Le gouvernement britannique aurait-il sous-estimé la menace posée par le groupe russe Wagner ? C'est ce que suggère un rapport parlementaire qui adresse de vives critiques au cabinet de Rishi Sunak et le presse de prendre des mesures plus strictes pour contrer les activités de la société militaire privée.
Dans son rapport sans concession de 82 pages, la commission des Affaires étrangères de la chambre des Communes pointe « un manque de compréhension lamentable » des activités de Wagner en Afrique et note que le groupe d'Evgueni Prigojine a pu « étendre ses tentacules au plus profond de l'Afrique » et exploiter des pays « vulnérables ».
Les députés notent que la sécurité nationale du Royaume-Uni et de ses alliés est gravement menacée si l'on permet à ce réseau de continuer à prospérer, sans parler des conséquences humaines dévastatrices.
La semaine dernière, le Royaume-Uni a imposé des sanctions contre 13 personnes et entreprises associées aux actions violentes de Wagner au Mali, en République centrafricaine et au Soudan. Mais les législateurs estiment que ces efforts sont insuffisants, comparés à ceux de l'Union européenne et des États-Unis.
« Nous devons agir »
Le réseau étant complexe, il est possible, voire probable, note le rapport, que les entités liées au groupe poursuivent leurs activités au Royaume-Uni, les banques ou les agents immobiliers n'ayant aucune idée des entités affiliées à Wagner qu'ils devraient cibler.
Le rapport préconise de désigner le groupe comme organisation terroriste et d'interdire ses activités. La présidente de la commission appelle à prendre des mesures rapidement, un mois après la mutinerie ratée. « Alors que le réseau est le plus vulnérable et que le temps presse, dit Alicia Kearns, nous devons agir ».