Ile Maurice: Politique - La situation de plus en plus tendue à Rodrigues

L'opposition qui réclame la démission du chef commissaire, Johnson Roussety. Celui-ci qui porte plainte contre le leader de l'Organisation du Peuple de Rodriguais (OPR), Francisco François, pour «meeting illégal». La situation politique dans l'île est très tendue. À vrai dire, l'île est en campagne électorale permanente car ses habitants connaissent deux élections majeures en cinq ans.

La vidéo a fait le buzz sur les réseaux sociaux vendredi. Des membres de l'OPR, pancartes en main, étaient en face de la Résidence, le lieu où Johnson Roussety et ses commissaires de l'Assemblée régionale de Rodrigues tiennent leur réunion hebdomadaire. Au même moment, le chef commissaire est arrivé demandant au chef de la police de Rodrigues de disperser les manifestants en élevant la voix. Il estimait que ces opposants n'ont pas le droit de manifester devant la Résidence quand il y a une réunion du conseil exécutif.

Nous apprenons que plus tard, le chef de la police a porté plainte contre Johnson Roussety pour «molesting public officer while on duty». Le lendemain, les membres de l'OPR ainsi que leurs partisans ont tenu une marche de protestation à Port-Mathurin pour se rendre au SAJ Square où les dirigeants de ce parti ont pris la parole pour demander le départ du chef commissaire et de son gouvernement. Johnson Roussety a porté plainte à la police jugeant qu'ils ont tenu un meeting politique sur place sans l'autorisation de la commission de l'Environnement, responsable du lieu.

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Dans une déclaration à l'express, Johnson Roussety affirme qu'il ne cédera pas devant l'OPR. «Les Rodriguaises sont derrière moi. Ils me soutiennent afin d'effacer dix ans de retard de l'OPR, avec leurs Rs 20 milliards de gaspillage de fonds publics. La soif du pouvoir de l'OPR menace la paix sociale à Rodrigues. La plaie politique, laissée 16 mois après leur défaite, est béante. Ils ne croyaient pas à une défaite. Ils s'en prennent à moi parce que j'incarne leur éviction du pouvoir», dit-il.

Le chef commissaire ne nie pas qu'il y a eu une plainte contre lui à la police. Sur la vidéo, on le voit faisant une requête à la police pour disperser la foule. «J'ai senti que ma sécurité était menacée. Le chef de la police a porté plainte parce que je l'ai rappelé à l'ordre. Les membres de l'OPR bloquaient le passage où passent les commissaires et les fonctionnaires», se défend-il.

Le chef commissaire va plus loin. Il accuse Francisco François, le leader de l'OPR, également secrétaire parlementaire privé, d'instrumentaliser la police et le ministère de Rodrigues pour s'en servir compte ses adversaires politiques. «J'ai eu des informations venant de la police selon lesquelles leur chef a eu des ordres venant d'en haut. Depuis le début, j'ai dit que le comportement du PPS va à l'encontre de l'autonomie de Rodrigues. De par ses agissements, j'apprends qu'il aurait convoqué le Divisional Commander de la police et les responsables des stations de police dans son bureau. Qui lui a donné ce pouvoir ?», déclare-til. Johnson Roussety exige le remplacement du chef de la police basé à Port-Mathurin.

«C'est un fiasco»

D'ailleurs, depuis que Pravind Jugnauth est parti en visite privée à Rodrigues, sans en informer le gouvernement régional, mais il en a profité pour rencontrer Serge Clair, la perception veut que le chef du gouvernement, également responsable de la police, soutient l'OPR face au gouvernement régional. Le secrétaire de l'OPR, Buisson Léopold, rejette cette explication. «C'était une visite privée. Le Premier ministre n'a besoin de la permission de personne pour visiter une partie de la République. Sa visite chez Serge Clair était apolitique.» Cependant, il reconnaît que l'atmosphère est tendue dans le pays et il met cette situation sur le dos du gouvernement régional. «C'est un fiasco. La population découvre la vraie personnalité de Johnson Roussety. Il ne fait pas honneur au pays. Son gouvernement n'est pas stable. Ils ont servi une stratégie peu commune pour être au pouvoir», maintient-il.

Concernant le rôle de Francisco François, il affirme qu'il obtient de l'argent de la National Development Unit pour des travaux dans l'île. «Il est faux de dire que notre leader peut influencer la police. Il n'a pas ce pouvoir. D'ailleurs, heureusement qu'il est là. Le gouvernement régional gère si mal son argent qu'il n'arrive pas à réaliser des projets. Concernant notre rencontre au SAJ Square, il était dans notre parcours pour la marche pacifique.»

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