Gabon: 'Les cas Moundéndé sont légion dans toutes les provinces'

26 Juillet 2023

Le procureur de Mouila à la fin de sa déclaration : Les faits qui ont malheureusement entraîné la perte d'un être humain et d'un compatriote . Je veux mieux comprendre.

Moundéndé est un être humain et un compatriote en même temps ?

Pourquoi une telle distinction dans un tel contexte ? Glenn Moundéndé était un être humain qui réclamait un mieux être, à vivre comme un être humain dans un État qui a un sol et sous sol riches. C'est un fait. Glenn Moundéndé était un compatriote, un des nôtres qui était en détresse et voulait faire entendre la voie des vulnérables. C'est un autre fait. Alors, dans le contexte qui est le nôtre, il suffit au procureur de dire que c'est un compatriote. C'est tout. Dans compatriote nous avons de facto être humain (l'inverse n'est pas toujours évident).

Par ailleurs, Glenn Moundéndé est devenu ce qu'on lui reproche du fait de la société, de l'État qui nous impose à tous des règles de conduite et qui, en même temps, nous écrase puisque ne parvenant pas satisfaire les besoins primaires de ses administrés. Beaucoup d'entre nous mènent malheureusement une vie d'occasion, survivent, évoluent au quotidien dans des conditions existentielles minables, exécrables, misérables amenant le "Ça"/ l'inconscient (une instance du psychisme qui cohabite avec la conscience) à braver l'interdit/la loi/le "surmoi".

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On le sait, pour l'équilibre du vivre ensemble, l'Etat ne doit pas être qu"'un montre froid" ou un "Léviathan". Dit plus simplement, les citoyens n'ont pas que des devoirs, ils ont également des droits qui, dans des "Etats mous", à démocratie balbutiante ne sont pas souvent pris en compte. Triste. On n'en serait pas là aujourd'hui !

Et Moundéndé, considéré comme de "malfrat" à tort ou à raison, revendiquait les droits des populations. Alors, était- il un "malfrat" intelligent ? La question reste en suspend.

Je ne soutiens en aucun cas la violence. Non. Je veux indiquer ici que la violence, la maltraitance morale, la discrimination peut entraîner la contre violence, exactions, ripostes armées.

Eu égard de ce qui précède, il appert qu'un esprit, une conscience désemparée peut basculer dans l'irréparable. C'est le cas de Moundéndé.

Dans des pays sérieux, dans des démocraties libérales à des années lumières du nôtre, des psychologues, psychothérapeutes, profileurs... sont associés et sont un appui dans la décryptation d'un acte répréhensible posé. Ils amènent à mieux cerner les motivations profondes avant de lancement de tout assaut. Tout est transparent même dans "ces choses là".

Or, chez nous, c'est "comme on voit là" ! Rien de public. Rien dans la sensibilisation. Rien sur la démarche d'apaisement. C'est bing bing bing ! Ensuite, "mort".

Le Gouvernement aurait mieux fait en nous donnant à voir ou entendre autre chose, quelque chose de plausible qui mettrait en évidence qu'il a usé de toutes les possibilités. En effet, il aurait mieux fait de démontrer qu'il a mis en oeuvre tous les moyens possibles et nécessaire conduisant à une arrestation.

Faut- il rappeler que Moundéndé reste un jeune, était encore "un enfant" pour les gens comme moi !

In fine, nos jeunes sont désemparés, sans repères.

Que leur propose t- on exactement ?

Rien de concret, de pertinent dans le long terme si ce n'est de choisir entre aliénation, trahison, délinquance, féminisation de l'esprit, illusion...

À Ndolou, à Fougamou, le problème posé par Moundéndé reste entier.

Et les cas Moundéndé sont légion dans toutes les provinces.

Qui est le suivant ?

Sandrine NGUEMEBE ENDAMANE est profondément affligée

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