La théâtralisation de l'agora politique en République démocratique du Congo captive l'attention de ceux qui prennent plaisir à l'observer. Les acteurs de ce spectacle désolant ne sont d'autres que des protagonistes politiques qui, malheureusement, excellent dans leur rôle d'acteurs, au plus grand regret du peuple abandonné toujours à son triste sort. Six décennies après l'accession du Congo à la souveraineté nationale, ce sont des acteurs politiques eux-mêmes qui favorisent la pauvreté, le sous-développement, la souffrance, le chômage à cause des intérêts égoïstes. Malgré ses richesses géologiques, le géant Congo situé au coeur du continent noir est l'ombre de lui-même.
Oui, la politique, la mauvaise politique surtout, aura détruit ce pays. La guéguerre Ngobila-Mpoyi conduit la ville de Kinshasa tout droit vers l'abime à deux jours de l'ouverture des IXès Jeux de la Francophonie. Voici un autre spectacle qui défraie la chronique au sein de la capitale Kinshasa. Tenez ! Aussitôt réhabilité, le Président déchu de l'Assemblée Provinciale de Kinshasa devra faire face à une énième bataille qui serait, d'après des observateurs, déjà perdue d'avance.
Puisque, par le passé, tout celui qui a tenté de s'opposer à Ngobila aura été écrasé politiquement. Les exemples sont légions. D'ailleurs, le Gouverneur de la ville de Kinshasa n'a pas tardé à déposer, depuis mardi, au Parquet près la Cour de Cassation, une plainte contre Godé Mpoyi, Président de l'APK. Celui-ci est accusé de diffamation, imputation dommageable et atteinte à la liberté garantie aux particuliers. A quand la fin de cet épisode ?
L'on doit s'attendre à tout. Qu'à cela ne tienne, dans une démocratie parlementaire l'on quitte de soi-même ses fonctions de Président quand la majorité vote contre vous. Entre être pourchassé par 32 députés provinciaux sur une quarantaine qui vous ont désavoué et s'accrocher au perchoir en créant une instabilité institutionnelle avec l'exécutif provincial, pour son honneur, seule la démission serait un acte courageux et élégant. Qui vivra verra.