Dakar — Le gouvernement sénégalais a pris des mesures d'anticipation dans les zones à haut risque d'inondations, a indiqué Issakha Diop, ministre auprès du ministre de l'Eau et de l'Assainissement chargé des inondations.
"L'année 2022 a été une année très pluvieuse où on est passé d'un cumul pluviométrique en moyenne à Dakar de 300 millimètres à plus de 800 de millimètres (...)", a-t-il rappelé, évoquant une situation qui a "causé aussi beaucoup de dégâts".
S'exprimant au cours d'une conférence de presse du gouvernement, Issakha Diop signale que de nombreux travaux ont été entrepris par les pouvoirs publics pour amoindrir les risques d'inondation.
"Des mesures anticipatives sont en train d'être déroulées, notamment dans la zone de captage avec le démarrage des travaux de curage, reprofilage [et] l'augmentation de la capacité de pompage", a-t-il dit lors de cette rencontre dénommée "le gouvernement face à la presse". L'objectif vise à "éviter" de vivre une situation" similaire à celle de l'hivernage précédent, où les eaux du bassin de rétention construit dans cette zone avaient débordé à la suite de fortes pluies, a-t-il précisé.
Il a aussi informé que des bassins-tampons ont été réalisés pour diminuer considérablement le volume d'eau convergeant vers le lac Rose. Un dispositif a été mis en place à cet effet sous la coordination du gouverneur de la région de Dakar, a-t-il signalé. Il a ajouté que sept sites devant abriter des bassins ont été identifiés et les travaux ont "déjà démarré".
D'autres ouvrages ont été réalisés pour protéger la plateforme du Train express régional (TER) et la mettre hors d'eau. Les travaux concernent aussi tous les quartiers environnants.
Des travaux ont également été entamés au centre de santé Phillipe Maguilène Senghor de Yoff, qui est aussi une zone prioritaire. Ils doivent contribuer à atténuer les difficultés auxquelles fait face chaque année cette structure sanitaire.
Les travaux ne peuvent pas cependant être bouclés durant l'hivernage, mais des mesures conservatoires peuvent être prises avec la mise en place d'un dispositif de pompage pour atténuer les difficultés en attendant de trouver les solutions idoines.
"Au niveau de la cité Belle Vue aussi, les travaux ont démarré", a-t-il également signalé, précisant qu'ils doivent permettre d'assurer un assainissement des eau usées et des eaux pluviales pour permettre à cette cité de ne plus vivre le cauchemar des années passées", a-t-il expliqué.
Issakha Diop a rappelé que les effets du changement climatique sont à l'origine des inondations dans des localités qui ont longtemps été confrontées à un déficit pluviométrique.
"A Fatick, on a reçu presque 180 millimètres de pluies, niveau jamais atteint depuis 1947. Avec les travaux engagés par les services de l'Onas [Office national de l'assainissement du Sénégal], il y aura beaucoup d'amélioration cette année", veut-il croire.
Il a indiqué que toutes les dispositions sont prises pour rendre opérationnels les services appelés à intervenir sur le terrain.
"Au-delà de ce que l'Onas et l'ADM font au niveau de Keur Massar, la BNSP [Brigade nationale des sapeurs pompiers], à la date du 24 juillet, ce sont 54 sites de pompage répertoriés et pris en charge par la BNSP. Les 42 ont été traités et libérés dont quatre en cours de traitement, six en attente", a-t-il renseigné.
Issakha Diop est également revenu sur la campagne nationale de prévention dénommée "Wadial Nawet", une initiative qui repose principalement sur trois axes (l'approche communautaire, l'accompagnement des collectivités territoriales, le suivi-évaluation).
Lancée le 17 janvier 2023, à Touba, cette campagne a permis de "visiter plus de 150 sites répartis dans plus de 90 communes à l'échelle du territoire, particulièrement dans les régions de Dakar, Thiès, Louga, Kaffrine, Kaolack, Saint-Louis", a-t-il renseigné.
Aujourd'hui, plusieurs ouvrages ont été réalisés, notamment dans la banlieue grâce aux programmes mis en oeuvre par l'Etat du Sénégal.