En combinant des mesures de lutte contre la pauvreté, de contrôle de l'inflation et de stimulation de la croissance économique, le président ivoirien s'efforce de concrétiser sa vision d'une Côte d'Ivoire prospère et équitable, avec une ambition claire : aucun Ivoirien ne doit être laissé pour compte.
Subvention des prix des produits pétroliers, plafonnement des prix de l'huile de palme, du sucre, du lait, du riz, de la tomate concentrée, la viande, les pâtes alimentaires, appui financier aux acteurs du vivrier, programmes de filets intensifiés... Le 4 mars 2022, face à l'escalade inquiétante des prix des produits de première nécessité, le gouvernement Ouattara annonce son plan de riposte. L'objectif : maîtriser l'inflation galopante apparue à la suite de la COVID, et exacerbée par la crise russo-ukrainienne.
Un ensemble de neuf mesures dont l'ambition est de réduire le coût de la vie et de redonner du pouvoir d'achat aux Ivoiriens, est annoncé par le ministre du Commerce, de l'Industrie et de la Promotion des PME, Souleymane Diarrassouba.
Le résultat est palpable dans les semaines qui suivent. Les prix reculent et la courbe de l'inflation s'inverse progressivement, se rapprochant de la fourchette cible des 3%. Depuis, d'autres mesures anti-inflations ont suivi, notamment la hausse du prix bord champ du cacao, matière première pour laquelle la Côte d'Ivoire est le producteur au monde.
Cependant, en y regardant de plus près, ces mesures d'urgence ne sont que la partie visible d'un projet bien plus ambitieux, profondément ancré dans l'orientation qu'Alassane Ouattara a imprimée depuis son avènement au pouvoir.
En effet, lorsqu'il accède au pouvoir en 2011, l'ancien Directeur Afrique du FMI hérite d'une Côte d'Ivoire marquée par les stigmates du conflit, où tout était à reconstruire : l'économie, le tissu social, la confiance. En 2011, 55% des Ivoiriens étaient considérés comme pauvres. Afin de mettre sur pied une nation prospère, Ouattara n'a pas hésité à déployer une politique audacieuse de filets sociaux, offrant un secours financier aux populations les plus démunies.
Ces filets sociaux, prenant la forme d'une allocation trimestrielle de 35 000 FCFA (environ 53 euros), ont bénéficié à plus de 4 millions d'Ivoiriens, leur permettant d'améliorer leurs conditions de vie. Le nombre de ménages bénéficiaires de ces programmes a grimpé de manière spectaculaire, passant de 36 000 en 2015 à plus de 222 700 en 2020 - une augmentation de près de 70% en seulement cinq ans.
L'impact de ces initiatives sur la réduction de la pauvreté est palpable. En 2020, le taux de pauvreté est tombé à 35%, soit une amélioration de 20 points de pourcentage en seulement 10 ans, mieux que pendant les 30 glorieuses ivoiriennes des années 70.
Pendant que le pays luttait contre la pauvreté, il s'est aussi enrichi. Le PIB par habitant, indicateur clé du niveau de vie, a presque doublé entre 2010 et 2019, passant de 1213 dollars à 2300 dollars. Signe d'une croissance économique robuste, un signe encourageant de l'émergence économique du pays.
Et même si la réduction des inégalités reste un défi majeur que le poumon économique de l'Uemoa doit encore relever, la tendance haussière dans ses indicateurs se reflète également dans les salaires, tangibles, avec une progression significative. En seulement huit ans, le salaire médian mensuel a plus que doublé, passant de 95 dollars en 2011 à 191 dollars en 2019. Cette augmentation place largement le niveau de rémunération ivoirien au-dessus de la moyenne africaine, qui s'établissait à environ 150 dollars par mois en 2019. Mieux, depuis le 1er janvier 2023, le SMIG ivoirien est passé de 60 000 à 75 000 FCFA.
Dans le secteur de la santé, l'administration d'Alassane Ouattara a transformé le paysage sanitaire de la Côte d'Ivoire. Selon les dernières statistiques disponibles, de 2012 à 2019, l'accès aux services de santé a bondi de 44 % à 69 %. Grâce à la réhabilitation de 10 hôpitaux et 620 centres de santé, ainsi qu'à l'instauration de mesures spéciales pour les mères et les enfants, y compris la gratuité de certains services essentiels, la santé devient plus accessible pour tous. Aujourd'hui, sept Ivoiriens sur dix vivent à moins de 5 km d'un centre de santé.
La couverture maladie universelle, couvrant maintenant 1400 établissements de santé et plus de 900 pharmacies, a été largement étendue. En parallèle, la fourniture d'eau potable a connu une amélioration considérable, passant de 55 % de la population en 2011 à plus de 80 %, avec dans le viseur l'accès universel avant l'horizon 2030.
Quant à l'électricité, les progrès sont tout aussi frappants : 92% des Ivoiriens y ont accès, contre une petite minorité de 33% en 2011. Si toutes ces initiatives illustrent une politique axée sur l'inclusion, caractéristique de la gouvernance de Ouattara, nul doute que le pays doit encore fournir des efforts pour relever d'importants défis de disparités de revenus et des chances.
Journaliste indépendant