Ile Maurice: Deuxième arrestation - Acharnement contre Singh ou détournement d'attention ?

Qui est le mystérieux haut cadre qui a rapporté l'affaire des données effacées sur la messagerie professionnelle de Sherry Singh pour le compte de Mauritius Telecom (MT) ? Outre le fait que ce dernier l'a interpellé en le qualifiant de «ti komik» dans sa déclaration à la presse, hier, après sa remise en liberté suite à une nouvelle arrestation, le doute persiste.

Le leader de One Moris a été entendu, hier, aux Casernes centrales, pour l'affaire de données effacées avant sa démission de MT. Il a ensuite été conduit en cour de district de Port-Louis, où la police n'a pas objecté à sa remise en liberté. «À peine le scandale Wakashio réveillé, je me doutais que l'on irait arrêter Sherry Singh ou Bruneau Laurette pour détourner l'attention !» s'irrite une proche du premier. Tout en nous rappelant que Bruneau Laurette devait aussi être entendu, hier, «et, qui sait, être arrêté ? Le choix s'est finalement porté sur Sherry Singh...» Mais quelles sont ces données électroniques si importantes que la police accuse Sherry Singh d'avoir demandé de détruire avant sa démission MT ? Il s'agirait de sa messagerie professionnelle.

Tout aurait commencé après une plainte déposée par un mystérieux haut cadre de MT qui aurait découvert que des données sur l'adresse mail utilisée par l'ex-Chief Executive Officer (CEO) auraient été supprimées. En fait, cet effacement de données était, selon l'affidavit juré hier par Sherry Singh, un exercice de routine lors de la migration du système de MT de Microsoft Exchange à Microsoft Office 365 «on cloud» et qui a été complétée au début de mai 2022. Et que le CEO d'alors aurait ensuite «upon being apprised of the migration of my personal mailbox to Microsoft Office 365, I solicited the HR Department of MT, in line with applicable practice and procedure, to request disposal of any potential duplication of emails and backups on any previous platforms for obvious sensitivity reasons».

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Tempête dans un verre d'eau ?

Sherry Singh confirme que le 30 juin 2022, le jour où il allait soumettre sa démission, sa boîte mail lui était encore accessible et qu'il a continué à aller travailler après la soumission de sa démission, jusqu'à ce que le board décide de lui dire de partir tout de suite ou d'attendre les trois mois de délai réglementaire. «Or, le lendemain, le 1er juillet, en venant au bureau», dit Sherry Singh, «j'ai constaté que j'avais été privé d'accès au système informatique.» Toujours dans son affidavit, il affirme qu'aucun utilisateur ne peut effacer ses mails. L'affaire de données effacées n'aura-t-elle été qu'une tempête dans un verre d'eau ?

On se souvient que le Senior Information System Manager de MT, Salim Raja, et l'ex-directrice des ressources humaines, Nirmala Ramjhuria, ont eux aussi été arrêtés, puis relâchés dans le cadre de cette affaire. Mais qui est ce haut cadre dont l'identité est tenue secrète par MT et la police, et qui aurait déposé la plainte pour le compte de MT ? On ne le sait. Dans une déclaration à la presse après sa remise en liberté, hier, Sherry Singh s'est adressé à lui en rappelant que «larou pou tourné».

Cependant, on entend en même temps que ce sont les inspecteurs de FTI Consulting qui auraient découvert cette disparition de données. Si bien qu'à la fin, on ne sait plus «which is which». On nous signale que si ce sont bien ces inspecteurs de FTI qui avaient découvert cette irrégularité, Sherry Singh aurait été arrêté le jour même de la soumission du rapport, en novembre 2022. «Que s'est-il passé entre le jour où l'on m'a empêché d'accéder au système et la découverte de la disparition de certaines données ? Je ne peux vous le dire», a déclaré Sherry Singh.

L'ex-CEO, qui a révélé l'affaire de sniffing et pour laquelle aucune enquête n'a été initiée par la police, s'est étonné qu'avec tous les problèmes de crimes, dont l'assassinat de Kistnen, et de trafic de drogue non résolus, «on effectue des enquêtes pour savoir qui a effacé le mail de Sherry Singh». Un de ses proches se pose la question : «Je me demande si ce ne sont pas ceux qui sont montrés du doigt dans l'affaire sniffing qui sont derrière ces arrestations...».

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