Le ministre de l'Education nationale, Cheikh Oumar Anne, a présidé hier, mardi 25 juillet, le premier Forum national de l'Enseignement privé en présence de différents acteurs de l'éducation et de l'Archevêque de Dakar, Monseigneur Benjamin Ndiaye. Ils ont posé le diagnostic de l'enseignement privé et de l'employabilité des jeunes.
« Enseignement privé au Sénégal : enjeux, ruptures et perspectives », c'est le thème du Forum national de l'enseignement privé qui a eu lieu hier, mardi 25 juillet à Dakar. La rencontre qui a réuni plusieurs acteurs du secteur de l'enseignement a permis de faire le diagnostic de l'enseignement privé et de l'employabilité des jeunes afin de trouver des solutions. « C'est une première occasion de réunir tous les acteurs qui interviennent dans le secteur privé de l'éducation au Sénégal et ça, c'est du préscolaire au supérieur en passant par la formation professionnelle.
Les textes qui régissent aujourd'hui l'enseignement privé datent de 1990. Cela nécessite, aujourd'hui, au vu du poids de l'enseignement privé de revisiter ces textes et de les adapter au contexte et aux enjeux actuels. Nous sommes conscients aujourd'hui des enjeux de l'Etat du Sénégal ou des enjeux de formation et d'employabilité de notre jeunesse qu'il y a un réel déficit entre formation et emploi », a déclaré le président du Comité de pilotage du forum, Mamadou Cissé.
Pour sa part, la présidente du Haut conseil du dialogue social, Innocence Ntap Ndiaye a indiqué que sa structure s'est penchée sur la question de l'employabilité des jeunes et à l'occasion. « Nous avons pris un échantillon de 40. Nous avons en présence toutes les structures qui s'occupent de la promotion de l'emploi des jeunes et nous avons fait un diagnostic sans complaisance et formulé des recommandations. Je pense que ce rapport ne peut pas être un rapport de trop », a fait savoir Innocence Ntap Ndiaye.
En effet, les enseignants du privé ont profité de l'occasion pour interpeller le gouvernement sur leur situation. « Ce que nous attendons aujourd'hui par rapport à l'État, c'est qu'il augmente la subvention qu'elle alloue à l'enseignement prévu qui est de 2 milliards actuellement. Ce qui fait environ 0,30% du budget alloué à l'éducation nationale. Nous représentons 30% du système éducatif », a laissé entendre le secrétaire général du Syndicat national des enseignants du privé du Sénégal, Socé Fall. Poursuivant son propos, il ajoute : « Au moment où on vous parle, la plupart des enseignants qui ont rempli cette salle n'ont pas perçu leurs salaires du mois de juillet et n'en auront pas pendant les vacances. Ce qui est avilissant, dégradant pour des gens comme nous ». Ce qui lui a permis de proposer à l'Etat la mise en place d'une direction autonome de l'enseignement privé du Sénégal ».
Venu présider le 1er Forum national de l'enseignement privé, le ministre de l'Education, Cheikh Oumar Anne, a salué la contribution du privé à l'éducation et a fait savoir que l'Etat du Sénégal continuera de soutenir l'enseignement privé. « L'État a consenti de gros efforts pour soulager l'enseignement privé durant la Covid et cela s'est encore manifesté par l'augmentation de la subvention allouée à l'enseignement général. Jusqu'en 2021, la subvention était d'un milliard deux cent quatre-vingt-dix millions (1 290 000 000). Elle vient d'être portée à deux milliards deux cent cinquante-deux mille francs CFA (2 000 252 000) », a déclaré Cheikh Oumar Anne. Allant plus loin, il a souligné que « le principe de la déclaration préalable pourrait être revisité pour restaurer les règles d'éthique et de fonctionnalité qui devraient présider à l'ouverture de tout établissement d'enseignement et de formation ». Les acteurs de l'enseignement privé espèrent que les conclusions du 1er Forum sur l'enseignement privé vont porter leurs fruits.