Madagascar: Réunion des partis de l'opposition - Le Fanavotam-pirenena insiste sur le gouvernement d'union nationale

À moins de quatre mois de l'élection présidentielle, les partis de l'opposition se cherchent encore. Ils n'arrivent pas à se mettre sur le même diapason.

Au sein de la grande famille de l'opposition, la pagaille règne. Mais, au moins une chose fait l'unanimité, la mise en place du gouvernement d'union nationale, ou bien de salut public. Peu importe, ce qui s'est passé à Tsiadana, hier, est un peu surprenant. À quelques mois du premier tour du scrutin, une bonne partie de l'opposition réclame la mise en place d'un gouvernement d'union nationale.

Un régime consensuel qui mettra en touche le président Andry Rajoelina. En effet, du pasteur Édouard Tsarahame, en passant par Njaka Andriantsoa, cette aile dure de l'opposition s'accorde à défendre l'utilité d'un régime extra constitutionnel afin de « remettre le pays dans le droit chemin ». « Il s'agit d'un gouvernement d'union national sans Andry Rajoelina. La mise en place d'un nouveau code électoral sera parmi les tâches de ce gouvernement. Il assurera également un environnement favorable pour la tenue d'une élection propre, transparente et démocratique », a justement avancé Njaka Andriantsoa, président FTM, groupement des partis RNR (Rassemblement National pour la Refondation), en marge de la réunion de Tsiadana.

Éviter le pire

Bien que les grosses écuries de la politique malgache s'investissent déjà à fond dans la préparation de la prochaine échéance électorale, cette fronde de l'opposition s'attarde à trouver la formule magique qui pourra conduire tous ceux qui s'opposent à Andry Rajoelina à la négociation. Une tâche qui s'avère être impossible parce que même Marc Ravalomanana, leader de la plateforme Rodoben'ny mpanohitra ho an'ny demokrasia eto Madagasikara (RMDM), se démène déjà pour la tenue de la présidentielle cette année.

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À Tsiadana, les discours étaient orientés vers un tout autre sens. Même si les forces politiques qui étaient présentes sur les lieux n'appartiennent pas au RMDM, elles sont d'accord sur la mise en place d'un gouvernement d'union nationale, ou bien de salut public (c'est selon). Julien Reboza, ancien ministre, a même soutenu qu' « il est impératif de mettre en place un gouvernement de consensus, peu importe son nom, avant la tenue des élections pour éviter le pire. ». En effet, ces politiciens de l'opposition mettent en garde le régime sur le risque à prendre s'il s'obstine à organiser coûte que coûte cette élection sans apporter des modifications au code électoral et à la Constitution. « En les connaissant très bien, dans la soirée du 9 novembre, le pays sera à feu et à sang si les dirigeants s'entêtent à organiser cette élection », a enchaîné Julien Reboza.

6 sur 36

Quoi qu'il en soit, à Tsiadana, les partis de l'opposition, dirigés par Edouard Tsarahame, sont passés à l'installation de la structure de ce qu'ils appellent « comité de salut national ». S'ils ont invité tous les anciens candidats des dernières élections, six représentants des challengers de la présidentielles de 2018 sur 36 ont été vus sur les lieux. Ils ont été mis à la tête de ce « comité de salut public ».

Dans cette structure, on retrouve également le comité exécutif et 5 autres commissions dont la commission politique, juridique, communication, sécurité, finance et logistique. Sans vouloir mettre la charrue avant les boeufs, le « Fanavotam-pirenena », vise trop loin. Il pense déjà à l'organisation du pouvoir avant même son obtention. Force est de croire que cette nouvelle plateforme ne fait que jouer les trouble-fête à moins de quatre mois de la présidentielle.

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