Les autorités judiciaires congolaises auraient-elles voulu réaliser l'autopsie du député d'opposition Chérubin Okende ? C'est ce que les avocats de la famille de l'ancien ministre des Transports, retrouvé mort le 13 juillet dernier à Kinshasa, ont annoncé dans la presse mercredi 26 juillet. Ces derniers et la famille disent attendre une enquête avec le concours d'experts internationaux.
Le collectif des avocats de la famille Okende a été saisi mercredi 26 juillet dans la matinée par le parquet de grande instance de Kinshasa-Gombe pour autopsier le corps du député, gardé à la morgue de l'hôpital du cinquantenaire. « Nous désapprouvons ce mécanisme, parce que cette autopsie est comme une autopsie sur commande politique. Et nous ne voulons pas, au nom de la famille, constater qu'au-delà des points de presse qui vont dans le sens d'orienter l'opinion, il y ait encore une autopsie non certifiée sans la présence des experts internationaux. Nous avons exigé la Monusco, la France, les États-Unis et la Belgique. Jusqu'à preuve du contraire, toute démarche qui va dans le sens de précipiter cette autopsie ressemblerait à une orchestration où on confectionne des enquêtes sur commande et dans le sens d'orienter l'opinion », affirme Me Laurent Onyemba.
Joint par RFI, le procureur a démenti avoir lancé la procédure pour l'autopsie. Il a déclaré avoir contacté les avocats pour des échanges au lendemain du dépôt de leur lettre de désapprobation.
Les avocats de la famille Okende fulminaient contre les sorties médiatiques du procureur général auprès de la Cour de cassation. Ils l'accusent de faire diversion après avoir fourni les premiers éléments de l'enquête et désigné le garde du corps de Chérubin Okende comme suspect.
Du côté du gouvernement, des sources proches du dossier ont fait état de la saisine depuis plusieurs jours de différents pays pour la venue d'enquêteurs internationaux. La famille de Chérubin Okende a, pour sa part, dénoncé la lenteur de ce processus.