Madagascar: Fiasco du bacc 2023 - Hery Rajaonarimampianina veut des « sanctions sévères » contre Béatrice Assoumacou

La grosse déconvenue de l'organisation du baccalauréat continue de faire réagir la classe politique. L'ancien président, Hery Rajaonarimampianina, veut aussi la tête de la ministre de l'Enseignement supérieur.

Le fiasco de l'organisation de la session du baccalauréat général de cette année 2023 a indigné l'opinion publique. Responsable de rien ? La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Elia Béatrice Assoumacou, semble être insensible à cet échec d'il y a une semaine qui a affolé, visiblement, les parents des candidats presque dans tout le pays.

L'ancien président de la République, Hery Rajaonarimampianina, estime, pourtant, que l'Etat et la ministre « ne peuvent pas fuir leur responsabilité sur cette affaire ». Au contraire, « ils sont entièrement responsables » de cette bévue, estime l'ancien président. L'enseignant d'économie à l'Institut national des sciences comptables et administration des affaires qu'il est, accuse le professeur Elia Béatrice Assoumacou.

Vague d'indignation

« Je suis consterné et furieux », dixit Hery Rajaonarimampianina qui a suivi avec attention l'évolution de l'échec de l'organisation du bacc depuis son domicile à Tsimbazaza. « Je n'ai jamais vu une telle situation », assure-t-il. La fuite des sujets à l'échelle nationale, des salles de classe privées d'électricité, le retard grotesque des épreuves, sont des faits qui ont provoqué une vague d'indignation dans le pays durant la session du bacc, et qui n'ont pas laissé insensible Hery Rajaonarimampianina. « En tant qu'enseignant, je suis profondément touché et indigné sur ce qu'ont vécu les élèves à ce moment précis », annonce-t-il, mardi dernier, en marge de sa rencontre avec les émissaires de la SADC. « On ne peut pas espérer le développement du pays si l'éducation et l'enseignement subissent un tel traitement », regrette-t-il.

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Sanctions sévères

Elia Béatrice Assoumacou s'est attirée les foudres de l'opinion publique et de la classe politique. Sa tête est réclamée de partout. Sans avoir prononcé la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Hery Rajaonarimampianina estime que « des sanctions sévères doivent être infligées au premier responsable du ministère ».

L'ancien président amplifie les voix des autres politiciens qui, eux aussi, veulent le départ de Elia Béatrice Assoumacou. « Le gouvernement doit déposer sa démission après ce fiasco de l'organisation du bacc », a annoncé Siteny Randrianasoloniaiko, depuis Bruxelles, la semaine dernière. Aujourd'hui, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique est appelée à pointer à Anosikely pour fournir, aux sénateurs, des explications sur cette situation.

Maillons faibles

De son côté, afin de faire taire les critiques, le gouvernement fonce sur la traque des « responsables » de cette fuite de sujets qui a ébranlé le monde éducatif malgache. Des arrestations ont été déjà opérées et les autorités parlent de « démantèlement d'un réseau » qui a toujours oeuvré au détriment de l'intégrité de la tenue des sessions de bacc. Beaucoup attendent que d'autres têtes tombent et que tous les maillons faibles de la chaîne qui ont conduit à ce fiasco plient bagages. « Il faut oser prendre des décisions au risque de compromettre tout l'avenir d'un pays », exhorte Hery Rajaonarimampianina.

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