Les transporteurs urbains s'apprêtent à revoir à la hausse le prix du ticket. Il passera de 500 à 800 ariary. Soit le prix annoncé lors de la dernière hausse des prix des carburants.
L'État a opposé un veto à cette tentative. Plus d'un an et demi après, les transporteurs tentent de nouveau de réviser le prix à un moment où aucune hausse des prix des carburants n'a lieu. Ils évoquent l'inflation en général, le mauvais état des rues pour justifier leur initiative. Ce qui n'est pas faux sans être déterminant dans l'absolu.
D'ailleurs ce n'est pas le prix du ticket qui est révoltant même si c'est hors de portée du pouvoir d'achat de la majorité de la population, on n'en veut pour preuve que le faible taux de remplissage du Bus class dont le ticket vaut 1 500 ariary. C'est surtout le manque de respect de dignité des usagers et le non-respect du cahier des charges qui suscite l'indignation générale.
Les taxis-be évoluent dans une totale anarchie. Ils débutent et rentrent à l'heure qu'ils veulent, s'arrêtent là où ils veulent, font descendre les passagers à mi-parcours, insultent les passagers, ne démarrent que si toutes les places sont prises quitte à rester une heure au primus, n'offrent aucune garantie de sécurité aux passagers souvent la proie des bandits....Comme il s'agit d'un monopole de fait, on se permet tous les a... bus. Sans parler de l'état lamentable de certains véhicules propres à la casse et de leur saleté.
Les passagers voyagent avec les cancrelats, les puces et les poux alors qu'il est interdit d'amener des animaux à bord. Il faut plutôt parler de transport en commun et non public étant donné qu'il s'agit bien d'un service public indigne de son nom. Les années 80 ont vu des sociétés d'État s'occuper du transport public comme Fima, Fibata et Antafita.
L'expérience a été un cuisant échec à cause d'une mauvaise gestion. Un moment, la reprise de cette initiative a été évoquée avec l'annonce de la mise en service de bus intelligents. Pas plus tard que l'année dernière, l'importation de gros bus avait été annoncée en grande pompe sans que cela ait été concrétisée. C'est donc plus que jamais le moment d'y penser.
S'il y a un conseil à donner aux futurs candidats à la présidentielle, c'est de bien s'occuper de tout ce qui est public en l'occurrence la santé, l'éducation, la sécurité, le ravitaillement, l'éclairage, le transport, l'énergie, l'adduction d'eau, les rues et les routes... Ce n'est pas beaucoup et ce n'est pas sorcier. Même sans un niveau d'études terrible, on peut très bien le comprendre.