Dakar — La Coalition nationale pour l'éducation pour tous du Sénégal (CNEPT) a exprimé mercredi sa volonté de mettre à contribution la diaspora sénégalaise en vue de "booster le financement de l'alphabétisation" au Sénégal.
"La Coalition nationale pour l'éducation pour tous, envisage de mobiliser les femmes et les jeunes de la diaspora sénégalaise pour booster le financement de l'alphabétisation et aller vers une mobilisation sociale réussie de toutes les couches de la population dans le combat contre l'illettrisme", a déclaré son président Silèye Gorbal Sy.
Il animait une conférence de presse organisée en prélude de la célébration de la journée internationale de l'alphabétisation, prévue le 8 septembre prochain.
En perspective de cet évènement, un panel sera organisé le 7 septembre à Paris, en collaboration avec l'Association de l'union de lutte contre la pauvreté de France.
Silèye Gorbal Sy explique avoir décidé d'organiser le panel pour "inciter nos jeunes et femmes de la diaspora à investir dans l'alphabétisation" et l'éducation des adultes, qui demeurent à son avis, "un outil fondamental" de lutte contre la pauvreté notamment féminine. Il a rappelé que "80% des apprenants des centres d'alphabétisation sont des femmes".
"L'alphabétisation est le fondement le plus important sur lequel s'édifie l'apprentissage global inclusif et intégré tout au long et dans tous les aspects de la vie pour tous les jeunes et tous les adultes", a-t-il dit.
Selon M.Sy, "les efforts consentis" par les pouvoirs publics et les partenaires au développement "ne suffiront pas" pour permettre au Sénégal d'atteindre "l'objectif national de réduction du taux d'analphabétisme de 5% par an".
"Face à l'ampleur du défi mondial que représente l'alphabétisation, nous estimons vital de redoubler d'efforts" pour faire en sorte que les objectifs et les priorités d'alphabétisation des adultes soient réalisés par "tous les moyens", a-t-il déclaré.
"Le taux d'alphabétisation [s'élève] à 54,6% au Sénégal. Et le pays ne met pas beaucoup de moyens dans l'alphabétisation", se désole-t-il.
Face à cette situation, Sileye Gorbal Sy envisage de favoriser »des réflexions scientifiques et techniques » qui permettront d'évaluer les acquis et manquements pour aller résolument vers »l'éradication de l'analphabétisme, un fléau qui perdure ».
Selon Assane Kébé, un membre de ladite coalition, "l'alphabétisation est le parent pauvre de l'éducation. Et on a constaté qu'il y a une féminisation de l'alphabétisation qui demeure un facteur bloquant au développement économique des femmes et des jeunes".
Concernant le budget dédié au secteur de l'éducation, il relève qu"'une faible part" est dédiée à l'alphabétisation. "Le montant tourne entre 400 et 800 millions [de francs CFA] sur un budget d'à peu près 600 milliards. Cela ne constitue même pas 1% du budget", a-t-il regretté.
D'après M. Kébé, l'éducation formelle est "mieux financée" que l'alphabétisation". D'où l'urgence selon lui de trouver d'autres "moyens de financement" de ce sous-secteur.