Matam — L'artiste plasticien Bana Sadio évoque dans ses oeuvres les conditions difficiles des enfants talibés (élèves d'écoles coraniques] en essayant de comprendre leurs messages à travers l'expression de leurs visages.
"J'ai soutenu mon mémoire de fin d'études sur l'expression faciale du visage de l'enfant, parlant de son aspect plastique. J'ai essayé de comprendre les messages à travers l'expression du visage de l'enfant. Dans mes oeuvres, je travaille également sur les conditions difficiles des enfants, notamment les talibés", a-t-il dit.
Dans un entretien avec l'APS, l'artiste précise que la majorité de ses oeuvres artistiques s'articule autour des enfants.
Surnommé l'artiste au "Tengade du sud » (chapeau traditionnel), en référence à ses origines casamançaises, Sadio met en exergue les conditions de vie difficiles des élèves des écoles coraniques.
Le jeune artiste, qui tient un atelier au centre au culturel régional de Matam, dénonce aussi « la maltraitance et la violence que subissent les enfants ».
A côté des aspects liés à l'enfance, l'artiste a aussi travaillé sur "Sigui", une oeuvre de Jean Rouche, un réalisateur et ethnologue français qui parle des cérémonies traditionnelles chez les Dogons. D'ailleurs, il souligne que c'est cette oeuvre qui lui a valu d'être sélectionné pour représenter la région de Matam au Salon international des arts visuels tenu récemment à Dakar.
"Cette oeuvre évoque une cérémonie d'initiation chez les Dogons, au Mali, connue sous le nom de Sigui. Au Sénégal, nous avons des cérémonies similaires chez les mandingues et les Diolas de la Casamance. L'oeuvre est un rite d'initiation qui rythme la vie en société et sublime le sens d'entraide et de partage", a expliqué le natif de Ziguinchor.
L'ancien pensionnaire de l'Ecole nationale des arts (ENA) rappelle avoir embrassé l'art grâce à l'amour qu'il a toujours eu envers les dessins animés, se souvenant qu'il aimait toujours griffonner depuis son enfance.