Le 18 juillet dernier, l'Assemblée législative de transition (ALT) votait, à l'unanimité, la loi portant exonérations fiscale et douanière au profit des Petites et moyennes entreprises (PME). C'est l'aboutissement, pour ainsi dire, de la décision prise par le gouvernement, en fin avril dernier, dans le but d'encourager les acteurs au développement.
J'avais applaudi à tout rompre surtout quand j'ai appris des explications du ministre en charge de l'économie et des finances, que cette loi prévoit des exonérations de TVA pour les importations d'un certain nombre de biens de production pour une période donnée, des excoriations fiscales comme la patente, la taxe patronale d'apprentissage, le minimum forfaitaire de perception sur deux ans et les droits d'enregistrement des contrats de bail sur les deux premières années.
C'est tout à l'honneur des autorités qui, prenant toute la mesure de la situation économique et sociale, ont décidé de voler au secours des PME dont on sait que certaines ont déjà mis la clé sous le paillasson, mettant ainsi au chômage leurs employés. Elles ont vu juste. Car, avec la crise sécuritaire qui sévit dans notre pays, il s'est installé une véritable morosité économique qui pollue le climat des affaires. Tout ou presque est à l'arrêt parce que l'argent ne circule pas.
D'aucuns, au regard de la situation, n'hésitent pas à dire que le pays est au bord du gouffre. En tout cas, je tire mon chapeau aux autorités de la transition pour cette perche tendue aux entrepreneurs à travers le vote de la loi portant exonérations fiscale et douanière au profit des PME.
J'invite instamment le gouvernement à songer à prendre des mesures sociales
Mais dans le même temps, je fais le triste constat qu'elles donnent l'impression de récupérer de la main gauche ce qu'elles donnent de la main droite. Si fait qu'à l'issue de chaque Conseil des ministres, il est instauré une nouvelle taxe. Le dernier cas en date est l'application d'une taxe de 5% sur les tarifs des services voix, SMS, Internet et Services à valeur ajoutée (SVA) de la téléphonie mobile prépayée, que doit désormais supporter le client.
J'oublie volontiers les autres nombreuses taxes instaurées en vue de soutenir l'effort de guerre dans notre pays, comme celles portant sur les abonnements télé et les cessions de terrain, etc. Certes, on comprend que les autorités soient à la recherche de ressources financières pour équiper les Forces de défense et de sécurité (FDS) et leurs supplétifs que sont les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) qui se battent nuit et jour pour que le Burkina tienne debout.
Mais à trop pressurer les citoyens, cela pourrait in fine les excéder, surtout que les uns et les autres ont fait du mieux qu'ils pouvaient pour répondre, à travers des contributions ponctuelles, à l'appel au soutien au Front de soutien patriotique (FSP). Je le dis parce que bien des Burkinabè, depuis quelque temps, tirent le diable par la queue au point qu'il est difficile pour eux de s'offrir même un seul repas par jour. Voyez-vous ? Les Burkinabè ont tellement consenti des efforts qu'il ne faudra pas les pousser à bout. Allons donc doucement !
C'est pourquoi j'invite instamment le gouvernement à songer à prendre des mesures sociales en vue de faire baisser les prix des denrées alimentaires qui ont connu une hausse vertigineuse. Cela est d'autant plus important que même ceux qui soutiennent la transition, n'hésiteront pas à se retourner contre elle s'ils n'arrivent plus à manger à leur faim. Ne dit-on pas que « ventre creux n'a point d'oreilles » ?