Afrique: Russie-Afrique - Revendication d'un monde multipolaire à Saint-Pétersbourg

L'ensemble des discours entendus à l'ouverture du sommet Russie-Afrique qui se clôture ce 28 juillet a été marqué par un appel pressant à l'avènement d'un monde dans lequel les pays traitent d'égal à égal et dans le respect mutuel.

L'imposante salle du parc des expositions de Saint-Pétersbourg, choisie pour abriter la session plénière du sommet économique et humanitaire Russie-Afrique affichait plein ce 27 juillet à midi sonné. Peu avant l'ouverture officielle, sur un écran géant enveloppant la tribune d'honneur un spot de quelques secondes rend hommage à la coopération entre Moscou et les capitales africaines. Vladimir Poutine, le président russe arrive en compagnie de ses hôtes, parmi lesquels son homologue des Comores, Azali Assoumani, président en exercice de l'Union africaine ; l'ancienne présidente du Brésil Dilma Rousseff qui dirige la nouvelle banque de développement des BRICS. À côté d'eux le patriarche de l'église orthodoxe russe, Kirill, ainsi que le directeur d'afreximbank, Bénédict Oramah.

Dans son discours d'une demi-heure environ, Vladimir Poutine a présenté un large éventail des sujets sur lesquels repose le partenariat entre son pays et l'Afrique. Le commerce, l'économie, la technologie, les hydrocarbures, l'agriculture, la recherche, les infrastructures, le numérique, l'énergie, l'éducation, la santé, la sécurité, la culture et le sport font partie de ce panel. Le président russe explique que dans tous ces domaines son pays a l'expérience et l'expertise nécessaires pour approfondir avec l'Afrique une relation profitable aux deux parties. Les bases de celle-ci ont été posées depuis des décennies, a-t-il souligné, rappelant ensuite que le premier forum Russie- Afrique tenu à Sotchi en 2019 a contribué à en définir les nouveaux contours. Il a communiqué des chiffres indiquant une croissance continue des échanges commerciaux entre la Russie et l'Afrique. L'année dernière ils étaient de 18 milliards de dollars et devront encore croître, a-t-il ajouté.

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Abordant la crise en Ukraine et en particulier la décision de son pays de se retirer de l'accord conclu avec l'Onu et la Turquie sur l'acheminement des céréales ukrainiennes, il a dénoncé le maintien des sanctions contre les céréales russes et promis de trouver des mécanismes pour maintenir l'approvisionnement de l'Afrique en cette matière. Vladimir Poutine estime que le forum en cours est une occasion d'affirmer la souveraineté des Etats dans un processus multilatéral bénéfique à tous. Il a annoncé l'organisation l'année prochaine d'événements sportifs et culturels auxquels une centaine de pays seront conviés.

Disant porter la voix de l'Afrique à ce forum, le président Azali Assoumani s'est félicité de la convergence de vues entre le continent africain et la Russie sur les questions internationales. Il a évoqué la réclamation d'un siège permanent pour l'Afrique au Conseil de sécurité de l'Onu appelant de ses voeux l'avènement d'un monde multipolaire reflétant les équilibres régionaux actuels. Azali Assoumani qui a condamné sévèrement le putsch perpétré au Niger contre le président Mohamed Bazoum la veille s'est par ailleurs longuement appesanti sur le conflit en Ukraine priant les parties de trouver une voie de sortie par le dialogue. A son tour la présidente de la banque des BRICS, Dilma Rousseff a assuré que son institution créée à l'origine par le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud s'ouvre désormais à d'autres pays.

Elle a cité l'Égypte, le Bangladesh et les Émirats arabes unis, qui en font désormais partie. Le patriarche orthodoxe russe a soulevé l'importance pour l'humanité de ne pas détruire la famille traditionnelle, laquelle, a-t-il insisté, est le socle de l'équilibre et de la vie en société. Pour sa part, le président d'afreximbank s'est engagé à soutenir la Russie et l'Afrique dans la promotion des investissements rentables pour leurs économies. De nombreux exposés ont ensuite pris le relais de la cérémonie plénière autour de thèmes variés sur le panafricanisme, les investissements, les médias, la culture et le sport. On peut dire de cette journée du 27 juillet à Saint-Pétersbourg qu'elle a marqué pour la Russie et l'Afrique un nouveau départ vers une relation plus renforcée. Elle doit maintenant gagner en actes.

De notre envoyé à Saint-Pétersbourg

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