Dakar — Les services de l'État concernés par la gestion des inondations ont pris "des mesures conservatoires" pour une meilleure évacuation des eaux de pluie, en attendant l'achèvement des travaux publics entamés avant l'hivernage, a assuré, jeudi, le directeur de la gestion et de la prévention des inondations, Madické Cissé.
"De grands projets ont été entamés, que [l'Agence de développement municipal] est en train de dérouler" avec le concours de l'Office national de l'assainissement du Sénégal (ONAS) et la direction de la prévention et de la gestion des inondations (DGPI), a rappelé M. Cissé dans un entretien avec l'APS.
"Il s'avère maintenant que ces réseaux-là ne pourront pas être réalisés dès maintenant à 100 % [...] Il y a des mesures conservatoires que les services ont prises pour gérer la transition", a-t-il dit.
En même temps, les pluies du lundi 24 juillet ont engendré au Sénégal "une quantité d'eau assez importante".
"Dès le lendemain, a souligné M. Cissé, on a vu qu'il n'y a pas eu de difficultés majeures, à part quelques points à Keur Massar, Yeumbeul, particulièrement à Keur Massar-Nord."
A part ces points, "il n'y avait pas de problème. Les réseaux avaient bien fonctionné dans l'ensemble", a assuré le chef de la DGPI.
"Les pluies tournent entre 100 et 110 millimètres par endroits, dans la banlieue de Dakar", à Diamniadio, Rufisque et une partie de Keur Massar (ouest), ce qui a causé quelques soucis, le camp de rétention et d'évacuation ne permettant pas au réseau d'être "aussi performant", a expliqué Madické Cissé.
"C'est comme cela qu'il faut le comprendre, ce ne sont pas des travaux prévus pour l'hivernage. Ce sont des travaux en cours depuis cinq ou six ans", a-t-il précisé, insistant : "Il n'y a pas de travaux prévus durant l'hivernage."
Il soutient que "cela a commencé avant l'hivernage". Le département de Keur Massar fait partie des "zones rouges", dans lesquelles des quantités d'eau "importantes" ont été enregistrées le lundi 24 juillet.
Des aménagements faits par des tiers pour drainer les eaux
Même dans les zones dotées de réseaux d'évacuation des eaux, "il y a un temps de latence qui a permis d'évacuer les eaux au bout de six à huit heures" après la pluie.
Dans les zones où il n'y a pas de réseau d'évacuation des eaux de pluie, dès le lendemain, les services de l'Etat ont mis en place "des dispositifs importants en termes de pompage pour soulager les gens, comme dans les cités Aïnoumady 1 et 2 et au marché de Keur Massar", a expliqué le directeur de la gestion et de la prévention des inondations.
Un comité de surveillance et de veille a été mis en place "partout où le réseau existe", de sorte que les canaux sont destinés à prendre de l'eau entre deux et huit heures de temps après la pluie, a-t-il poursuivi.
Selon M. Cissé, la direction de la gestion et de la prévention des inondations a mis en place des dispositifs de pompage dans les zones ne disposant pas de réseau, avec le concours de l'Agence de développement municipal, du Génie militaire et d'autres services publics.
"Il est possible qu'il y ait des quartiers inondés, Darou Thioub et Darou Habibi, par exemple, et là, on est en train de voir comment parer à ces difficultés-là", a assuré Madické Cissé.
Cette situation est liée à des aménagements réalisés dans "les nouveaux quartiers" pour drainer les eaux de pluie, a signalé le directeur de la gestion et de la prévention des inondations.
"On est obligé de prendre en compte ces nouvelles zones d'inondation", à partir du moment où les propriétaires des parcelles à usage d'habitation ont tendance à faire des lotissements et des aménagements comme ils l'entendent.