Le premier forum de la recherche stratégique se tient les 27 et 28 juillet 2023 à Ouagadougou sous le thème : « Ruptures et anticipation : défis, enjeux et postures pour les Etats ». L'initiative émane du Centre national des études stratégiques (CNES).
Face à un monde en transition vers une nouvelle ère géopolitique et un système international en pleine recomposition stratégique, il est important pour les Etats d'anticiper afin de faire face aux surprises et ruptures stratégiques qui peuvent en résulter. C'est à cet impératif que le Centre national des études stratégiques (CNES) a voulu répondre à travers l'organisation d'un forum de la recherche stratégique dont l'ouverture a eu lieu , le jeudi 27 juillet 2023, à Ouagadougou. Prévu pour durer deux jours, il regroupe des participants nationaux et internationaux dont des personnalités politiques, des praticiens et chercheurs en sciences sociales, sciences juridiques, politiques, économiques, de gestion, relations internationales, géopolitiques, etc.
Au programme, deux panels et des travaux de groupe sont prévus au cours de ce forum. Le premier va porter sur la typologie et la sociologie des ruptures stratégiques et le second sur les défis et enjeux des surprises stratégiques. Une conférence inaugurale a également été donnée par le Pr Augustin Loada sur les ruptures et surprises stratégiques.
Le forum vise, selon les organisateurs, à contribuer au renforcement de la capacité des Etats africains en général et sahéliens en particulier à anticiper les ruptures et surprises stratégiques en vue de relever les défis qu'elles posent et apporter des réponses appropriées aux enjeux qu'elles soulèvent. De manière spécifique, il s'agira pour eux d'identifier, de comprendre et d'expliquer les surprises et ruptures stratégiques afin de renforcer les capacités des Etats à y faire face.
Au nombre des ruptures stratégiques, le Directeur général du CNES, le général de brigade Aimé Barthélémy Simporé, a cité la crise sécuritaire que traverse actuellement le Burkina et à laquelle, il n'a pas suffisamment été préparé à faire face. Pour lui, la géopolitique du Burkina expérimente une véritable rupture dont il importe de décrypter les clés de compréhension et les tendances lourdes. Et ce, d'autant plus que « le cas du Burkina n'est pas singulier puisque la plupart des Etats du Sahel se trouvent déstabilisés face à la progression du terrorisme ».
Une initiative saluée
C'est là que l'organisation de ce forum trouve son sens selon le DG du CNES car, il constitue une plateforme pour fédérer et féconder la réflexion sur les thématiques les plus pointues de la recherche stratégique afin d'adresser les défis sécuritaires liés aux équilibres stratégiques et à l'anticipation. Le but ultime étant, a-t-il précisé, de réaliser le nexus recherche-action qui se révèle comme une problématique critique de la gouvernance des Etats. Au regard de ces objectifs « importants », l'organisation du forum a été saluée par les plus hautes autorités du pays notamment, le ministre de l'Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité, Emile Zerbo.
Pour lui, cette rencontre constitue une occasion unique de remettre en question certaines certitudes, d'explorer de nouvelles perspectives et de développer des partenariats solides. Il a par ailleurs salué le fait que le forum regroupe des compétences diversifiées avec la participation effective des personnels des Forces de défense et de sécurité (FDS) et des personnes-ressources civiles.
Pour lui, c'est dans ce paradigme que doivent s'inscrire les relations civilo- militaires actuelles car la sécurité est l'affaire de toute la société. « Il nous faut rompre avec la vision traditionnelle de la sécurité au nom de laquelle les réflexions dans le domaine de la sécurité ont été assignées aux seules FDS ou revendiquées par ces dernières comme leur chasse-gardée. C'est dans la synergie d'actions que nous sortirons victorieux de cette lutte acharnée que nous menons contre les groupes armés terroristes dans nos pays », a-t-il soutenu.