Les auditeurs nationaux et internationaux ont jugé que le registre électoral national publié par la CENI est fiable pour permettre la tenue d'élections transparentes et inclusives.
Quelques jours après l'officialisation de la liste définitive des électeurs et du registre électoral national, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a tenu hier au Radisson blu Ambodivona le troisième dialogue avec les partis politiques, les observateurs nationaux et internationaux, les partenaires techniques et financiers (PTF) ainsi que des chefs d'institutions et des candidats à l'élection présidentielle.
Lors de cette troisième rencontre, les auditeurs, tant au niveau national qu'international, par l'intermédiaire des experts de l'organisation internationale de la francophonie (OIF), ont constaté que malgré quelques lacunes comme les doublons entre autres, le registre électoral est fiable pour permettre la tenue des prochaines élections dans des conditions transparentes et inclusives. D'après le rapport de l'OIF, « en définitive, le registre électoral audité, sous réserve de la suppression des inscriptions multiples persistantes et confirmées, est suffisamment fiable pour permettre la tenue des prochaines élections. » À noter que cette rencontre est financée par le PNUD dans le cadre du projet Renforcement du processus électoral et démocratique à Madagascar.
Les débats
Malgré le satisfecit de la plupart des observateurs, plusieurs sujets sont toujours sujets à des polémiques concernant le registre électoral. L'insertion des jugements supplétifs est entre autres un des problèmes évoqués, surtout par les opposants au régime. Paraina Auguste, candidat déclaré à l'élection présidentielle, a déclaré hier au Radisson blu que dans le Sud-est de Madagascar, il existe des anomalies sur cette insertion des jugements supplétifs puisqu'il n'y a jamais eu d'audience foraine dans cette région, alors que plusieurs noms ont été inscrits dans le registre électoral.
Dama Andrianarisedo, président de la CENI, a répliqué en disant que le problème n'est pas l'inscription de noms par voie de jugement supplétif mais réside plutôt dans le fait qu'une personne vote plusieurs fois. De plus, il faut que ceux qui voient des anomalies apportent des preuves tangibles pour que l'organe de préparation des élections puisse faire recours près des juridictions compétentes.
Concernant les doublons et la recommandation des auditeurs à la revérification, le président de la CENI tient à préciser que plus aucun nom ne sera inscrit au registre électoral national, mais il y aura forcément des réajustements et des rectifications.
Enfin, concernant le débat sur le fait que le nombre des électeurs inscrits dans le registre électoral ne dépasse pas celui des inscrits dans le RALE 2022 pour la province Antananarivo, Dama Andrianarisedo explique que c'est dû au système d'inscription des électeurs utilisé par Madagascar, qui est le système d'inscription volontaire. En effet avec ce système, l'inscription sur la liste électorale dépend uniquement de la volonté des citoyens et la CENI ne peut rien faire si beaucoup ne sont pas allés au fokontany pour s'inscrire.