Le gouvernement s'est engagé à augmenter le taux de prévalence contraceptive. Les défis à relever sont immenses.
Réduire le nombre de naissances. Madagascar se fixe comme objectif dans le cadre du Planning familial 2030, de réduire le nombre d'enfants qu'aurait, hypothétiquement, une femme, au cours de sa vie reproductive. L'objectif est d'atteindre l'Indice synthétique de fécondité (ISF), à trois par femme. L'ISF est encore élevé à Madagascar. Selon l'Institut national de la statistique (Instat), il est de 4,3 par femme, en moyenne. La région d'Androy enregistre l'ISF le plus élevé avec 6,2 par femmes. Et Analamanga, le plus bas avec un ISF de 3,3 par femme. « Les femmes en général sont les premières à subir les conséquences des peines d'un manque d'une gestion planifiée de leur reproduction. Elles le subissent dans leur bien-être physique et dans le bien être de leur enfant. En planifiant les naissances, elles peuvent investir dans l'avenir de l'enfant », note Mathieu Lavoie, directeur régional Afrique de Development media international (DMI). C'était, hier à l'hôtel Au bois vert à Ivato, dans le cadre de la cérémonie sur la « réalisation de la campagne WISH, un partenariat entre le ministère de la Santé publique et le consortium WISH2ACTION ». Le faible taux de prévalence de contraception explique la non maîtrise de la naissance. Il est de 46,7%, selon l'Enquête Démographique et de Santé EDSMD-V.
Fausses croyances
À cause des rumeurs, des « fausses » croyances, d'héritage traditionnel, beaucoup de femmes/filles n'ont pas accès à la contraception, selon les recherches informatives réalisées par le DMI. « Il y a des convictions qu'il y a des effets secondaires importants et nuisibles. Les études montrent que ce n'est pas le cas. Elles sont sures », réagit Mathieu Lavoie. Les besoins exprimés de la contraception et non satisfait sont aussi élevés. Ils sont de l'ordre de 18%. Mada-gascar se lance comme défi d'augmenter à 60%, d'ici 2030, le taux de prévalence contraceptive moderne pour les femmes en union et de réduire à 8%, les besoins non satisfaits en planning familial (PF). Les défis à relever sont nombreux. L'ambassadeur du Royaume-Uni, David William Ashley cite, le taux de grossesse élevé chez les adolescentes, l'insuffisance du financement public en matière de santé reproductive, et la non-existence de législatif. « Des efforts ont été réalisés, en matière de santé reproductive. Mais il reste beaucoup à faire. (...) Jusqu'à maintenant, presque tout le financement pour ce secteur PF vient des donateurs. Il est nécessaire pour la durabilité de ce travail que le gouvernement fait plus. Il y a beaucoup de priorités. Mais cette question de santé reproductive est primordiale. C'est la base pour beaucoup d'autres choses », a-t-il déclaré. Le gouvernement malgache n'alloue que 5% du budget total annuel d'achat des produits contraceptifs.