Afrique Australe: Consultation préélectorale - La transition évoquée avec la SADC

C'était au tour de la plateforme C'Lera de s'entretenir avec les émissaires du Conseil consultatif électoral de la SADC, hier. Une rencontre durant laquelle cette entité d'opposition a mis sur la table l'idée d'une Transition préélectorale.

Transition. Le mot a été lâché par le député Jean Eugène Voninahitsy, membre de la plateforme C'Lera, hier, au Colbert, Antaninarenina, avant l'entretien des représentants de cette entité politique avec la délégation du Conseil consultatif électoral de la Communauté de développement des états d'Afrique australe (SADC). "Nous allons leur en parler [à la délégation de la SADC] que pour avoir des élections transparentes et j'en passe (...), nous devrions préalablement mettre en place une sorte de Transition pour préparer au mieux l'élection [la présidentielle]. Les préparatifs actuels sont en faveur du pouvoir", soutient le député de Morafenobe. Ayant déchaîné les passions au sein du microcosme politique, il y a quelque temps, l'idée d'une Transition avant l'élection présidentielle est petit à petit écartée des débats. L'officialisation du calendrier électoral par le décret de convocation des électeurs lui a même asséné le coup de grâce à cette idée de Transition. à s'en tenir aux propos du député Voninahitsy, toutefois, le sujet est toujours d'actualité chez certains acteurs politiques. Les autres membres du mouvement C'Lera, présents à l'entretien d'hier, se sont pourtant appliqués à éviter le mot Transition dans leur déclaration à la presse. C'est le cas, par exemple, de la députée Eléonore Johasy, élue à Vangaindrano, et une des figures du parti "Tsara Tahafina". Pareillement pour la députée Hanitra Razafimanantsoa, élue dans le premier arrondissement d'Antananarivo sous la bannière du "Tiako i Madagasikara" (TIM). Sauf changement elle siège au sein de C'Lera sous l'étiquette du "Miara-manonja". Les deux parlementaires, tout comme leur homologue de Morafenobe ont, néanmoins copieusement fustigé l'organisation de la présidentielle.

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Lapsus révélateur

La double nationalité du chef de l'état, la liste électorale, le budget pour les préparatifs, et même l'ensemble du cadre légal électoral ont été pilonnés. à l'unisson, ils soutiennent qu'il est nécessaire d'y mettre de l'ordre avant les élections, dont la course à la magistrature suprême est la première échéance en vue. Le mot Transition, lâché par l'élu du district de Morafenobe, pourrait être un lapsus révélateur des probables objectifs de ce courant d'opposition, du moins, quelques-uns. C'Lera est composé du parti "Hery vaovao ho an'i Madagasikara" (HVM), des députés et des politiciens qui s'alignent aux côtés du député Siteny Randrianasoloniako, probable candidat à la présidentielle, ou encore, des élus et membres du "Miara-manonja". Le parti "Tsara Tahafina", mené par Auguste Paraina, aspirant à la magistrature suprême est aussi membre du mouvement. Sauf revirement, les membres de la plateforme C'Lera auront ou soutiendront respectivement leur candidat à l'élection présidentielle. Certains avaient fustigé le gouvernement pour le temps qu'il a pris avant d'officialiser le calendrier proposé par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). De prime abord, cependant, l'option de jouer la montre et mettre en place une entité transitoire au motif d'assurer la transparence et l'acceptation par tous du processus électoral reste dans les têtes. Selon les informations qui circulaient sur cette idée de Transition préélectorale, il consiste, notamment, en la mise en place d'un "gouvernement de consensus", et allant jusqu'au remplacement du chef de l'état. Par ailleurs, l'idée de l'invalidation d'une éventuelle candidature de Andry Rajoelina, président de la République, a aussi été évoquée, hier. Un point dit de vive voix par la députée Razafimanantsoa.

Ayant été reçus par la délégation de la SADC, mercredi, les représentants du parti "Tanora Malagasy vonona" (TGV), et la coalition au pouvoir IRD ont, pour leur part, plaidé pour la tenue de la présidentielle suivant le calendrier établi. "à l'instar des autres entités politiques, nous sommes soumis aux règles électorales", assure Augustin Andriamananoro, directeur général chargé des projets présidentiels, qui a porté la voix des Oranges. En face, la CENI qui a reçu l'équipe du Conseil consultatif électoral à son siège, à Alarobia, mercredi, s'est évertuée à rassurer sur son indépendance et le bon déroulement des préparatifs électoraux. Durant la rencontre avec les partis politiques, hier, à Ambodivona, Andrianarisedo Retaf Arsène Dama, président de la CENI, a affirmé haut et fort "qu'il n'y a pas problème de budget". La validation du fichier électoral, dont la liste des électeurs, par les auditeurs nationaux et ceux de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), est aussi mise en avant. La délégation de la SADC a, du reste, rencontré le parti TIM, hier après-midi. L'équipe d'évaluateurs est, à priori, en passe de boucler ses entretiens avec les acteurs politiques. Du moins, les hauts-parleurs. Visiblement, elle compte rencontrer des membres du corps diplomatique avant de boucler leur mission, le 1er août. à commencer par les ambassadeurs des pays membres de la SADC. Ils ont reçu ceux de l'île Maurice et de l'Afrique du Sud, hier.

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