Congo-Kinshasa: Législatives en RDC - Polémique autour des candidats qui ont choisi un membre de leur famille comme suppléant

La pratique n'est pas interdite en République démocratique du Congo (RDC), mais fait polémique. Plusieurs candidats ont choisi leurs épouses, filles, fils, cousins ou neveux comme suppléants pour les législatives nationales. En cas d'élection, de décès, de condamnation judiciaire ou de nomination à d'autres fonctions incompatibles, ils seront automatiquement remplacés à l'Assemblée nationale par ces proches.

L'affaire s'est transformée en une polémique sur les réseaux sociaux et le débat enfle dans les médias locaux. Cette pratique avait été soumise à une procédure d'abrogation lors du vote de la loi électorale l'an dernier, mais avait finalement été retenue par la majorité.

Le sujet a refait surface quand plusieurs candidats aux prochaines législatives ont choisi des proches comme suppléants. Le président de l'Assemblée nationale en tête a aligné son fils. Même chose pour le rapporteur adjoint de l'Assemblée qui a choisi comme première suppléante sa fille de 25 ans. Et ils sont loin d'être les seuls.

Pourquoi ces choix ? Même s'il ne fait partie des candidats concernés, Maître Vincent Ngoy, secrétaire général du parti Front pour un Congo nouveau (FPCN), a une explication : « Au cas où il serait empêché, lui serait en mesure de contrôler ce membre de sa famille par l'opération courante de rétrocession du salaire et des autres avantages. La deuxième raison, c'est la peur : certaines personnes refusent d'aligner des personnes inconnues, incontrôlables, parce qu'une fois élues député national, elles se sentent sous la menace d'empoisonnement ou de règlement de comptes de la part des personnes inconnues, fussent-elles membres des partis politiques qui envieraient de siéger à l'Assemblée nationale. »

Des raisons qui ne tiennent pas debout pour Eliezer Ntambwe, députée de la majorité : « Si tel est le cas, il ne fallait pas créer des partis politiques où on va faire travailler d'autres personnes pour récompenser par la suite des membres d'une famille. C'est quand même une escroquerie. Au sénat, vous savez qu'il y a eu un membre de la famille qui a fait un coup à son grand frère. Partout là, il n'y a pas toujours de sécurité. Je pense qu'on a une difficulté d'adapter les règles démocratiques, on fonctionne comme si on était dans un royaume où la transmission du pouvoir se faisait du père au fils. »

Le parti présidentiel a ordonné à ses candidats de remplacer tout suppléant ayant des liens familiaux avec le titulaire au profit des seuls membres du parti.

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