En visite à Beni, la cheffe de la MONUSCO a inauguré jeudi 27 juillet un projet d'éclairage public dans la localité d'Eringeti, l'une des plus importantes agglomérations du territoire de Beni. Il s'agit de 65 lampadaires alimentés à l'énergie solaire et installés sur une distance de cinq kilomètres. «Nous n'avons plus peur», se réjouit Jolie Mbambu, mère de famille dont le domicile jouxte une source d'eau naturelle près de laquelle un lampadaire a été installé.
Elle raconte qu'avant l'installation des lampadaires, c'est à la lumière du téléphone que les femmes se rendaient à cette source d'eau pour s'approvisionner tôt dans la matinée ou tard le soir. «J'habite à Mutshonge. Je suis très contente du fait qu'avant, quand on quittait la source vers 19 heures, on utilisait nos téléphones pour avoir de la lumière. A présent, même à 20 heures, on est à la source en ayant la lumière», fait savoir la jeune femme.
Eringeti n'est pas alimenté en électricité, ce qui signifie que l'éclairage public est inexistant. Le projet, financé par la MONUSCO, permet aux habitants de la localité de circuler désormais en soirée sans appréhension.
«Ça nous aide. La nuit, il y a quelque fois des militaires indisciplinés qui tracassent les habitants. Avec la lumière, ils ont peur. Même les bandits ont peur de la lumière», martèle Fabrice Muhangi, vice-président du Parlement des jeunes de Beni.
Jolie Mbambu dit voir plus de femmes venir s'approvisionner en eau près de chez elle depuis l'installation du lampadaire près de la source : « Les femmes n'ont plus peur. Même à 20 heures, elles sont là. Lorsqu'il y a la lumière, la peur diminue. Moi-même, je quitte ce lieu à 20 heures ou 21 heures ».
«Prenez-en soin»
L'administrateur du territoire de Beni note, pour sa part, que partout où la MONUSCO a installé des lampadaires, l'insécurité urbaine a baissé. Le colonel Charles Ehuta Omeonga cite notamment les cas de Mavivi, Oicha et Samboko, trois autres agglomérations du territoire de Beni où des projets similaires ont été mis en oeuvre. Il dit avoir constaté que le nombre de cas de cambriolages ou de vols a baissé pendant la nuit.
De leur côté, le chef de bureau de la MONUSCO à Beni, Josiah Obat, et la cheffe de la MONUSCO ont insisté sur l'après-projet. Tous les deux ont mis en avant l'implication de la communauté bénéficiaire pour que ce projet perdure. Un projet qui, selon Josiah Obat, est « le fruit de la collaboration entre la MONUSCO - dont une importante base se trouve à Eringeti - et les habitants de la localité ».
Il s'agit d'un projet dans lequel les femmes ont pris leur part. C'est ce sur quoi Bintou Keita, cheffe de la MONUSCO, a insisté. Une façon pour elle de rappeler que la contribution des femmes à la réalisation de la paix est fondamentale. Ce projet a été financé par la MONUSCO à hauteur de 47.800 dollars américains et réalisé grâce à une main d'oeuvre essentiellement locale.