La ville historique sénégalaise de Saint-Louis, surnommée "la Venise de l'Afrique", est l'une des zones les plus touchées par ces changements, située à la fois sur la côte Atlantique et l'embouchure du fleuve Sénégal.
Les villes d'Afrique de l'Ouest sur la côte de l'océan Atlantique subissent depuis quelque temps déjà les effets d'une nouvelle crise environnementale de grande ampleur, cette crise s'ajoute aux nombreux défis que le continent doit relever. La capitale de la Guinée, Conakry, la capitale du Sénégal, Dakar, la capitale du Togo, Lomé, et la capitale économique de la Côte d'Ivoire, Abidjan, ainsi que de nombreuses autres villes africaines côtières, voient leur littoral disparaître progressivement en raison de l'érosion côtière. Celle-ci en Afrique de l'Ouest entraîne une avancée moyenne de la mer de 1,8 mètre par an, selon le rapport de l'Organisation météorologique mondiale datant de 2019.
Un rapport, celui du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), affirme que le niveau de la mer dans la région augmente également de 3,5 à 4 millimètres par an. La ville historique sénégalaise de Saint-Louis est l'une des zones les plus touchées par ces changements située à la fois sur la côte Atlantique et l'embouchure du fleuve Sénégal. Surnommée "la Venise de l'Afrique", en raison de ses bâtiments historiques colorés et de son canal, cette ancienne capitale pendant la période de la colonisation française est aujourd'hui menacée par la montée des eaux et l'érosion côtière. Également appelée Ndar dans la langue locale et inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco, Saint-Louis voit ses côtes s'éroder et disparaître. La montée des eaux pendant la saison des pluies, de juillet à octobre, associée aux tempêtes, provoque des vagues géantes qui atteignent et menacent les zones résidentielles.
Le gouvernement sénégalais envisage une solution permanente pour la ville, notamment en prévoyant la construction d'une nouvelle zone d'habitation près de Saint-Louis pour les personnes affectées par l'érosion côtière. Cependant, les pêcheurs qui pratiquent cette activité depuis au moins trois générations ne veulent pas s'éloigner de l'océan, même si une grande partie de la région pourrait être submergée à l'avenir. Selon un rapport de la Banque mondiale intitulé "Adaptation des zones côtières au changement climatique", commandé par le gouvernement sénégalais en 2013, jusqu'à 80% des terres de Saint-Louis pourraient être submergées d'ici 2080, et jusqu'à 150 000 personnes pourraient être contraintes de quitter la région.