Second et dernier jour du sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg ce 28 juillet en session plénière. Le moment où Moscou commence à détailler les nombreux accords et ses ambitions.
Symbole de ces liens que la Russie veut encore accroître avec le continent, sa présence diplomatique va augmenter : plus de personnels, plus d'ambassades aussi. Vladimir Poutine a ainsi annoncé la reprise d'activité « bientôt » des missions diplomatiques russes au Burkina Faso et en Guinée équatoriale.
Le président russe, en plein conflit en Ukraine, tient aussi à montrer que la Russie peut encore et toujours maintenir son rang dans le domaine de la Défense : « Afin de renforcer les capacités de Défense des pays du continent, nous développons des partenariats dans les domaines militaire et militaro-technique. La Russie a conclu un accord de coopération militaro-technique avec plus de 40 États africains, auxquels nous fournissons un large éventail d'armes et d'équipements. Certaines de ces livraisons sont effectuées gratuitement afin de renforcer la sécurité et la souveraineté de ces États. »
Sauf que le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, souligne une attente pour plus de concret : « À cause, sans doute, de l'impact d'un contexte économique marqué par la pandémie de la Covid-19, et peut-être d'un manque de fermeté dans la programmation opérationnelle, les progrès [dans certains volets de la coopération russo-africaine NDLR] sont restés limités depuis le sommet de Sotchi en 2019. Notamment, le renforcement de la coopération en matière de paix et de sécurité et de la lutte contre le terrorisme appelle des faits, et moins de déclarations d'intentions. »
Le président de l'Union africaine, Azali Assoumani, a pour sa part souligné : « Quant à la paix, la sécurité, la démocratie, les droits de l'homme... Bien sûr, nous apprécions beaucoup certains de nos partenaires. Mais nous demandons à certains d'entre eux de ne pas s'immiscer dans nos affaires intérieures ». Azali Assoumani n'a pas nommé ces partenaires priés de ne pas s'immiscer. Sur les événements en cours au Niger, il a en tout cas précisé : « Nous luttons contre les changements anticonstitutionnels, car ce qui se passe parfois sur notre continent ne sera pas bon pour nos pays. Nous, l'Union africaine, condamnons les changements inconstitutionnels qui ont eu lieu au Niger, et nous rejoignons également la communauté internationale dans ce domaine ».
Le sommet et sa liste d'ambitions et de contrats se poursuit jusqu'à ce vendredi soir, mais d'ores et déjà le Kremlin, par la voix de son porte-parole, l'assure : un prochain rendez-vous Russie-Afrique est bien au programme.