Tunisie: Nous ne savons pas quoi en penser

28 Juillet 2023

La circulation dans Tunis est devenue un calvaire. Entre les véhicules qui zigzaguent, les piétons qui marchent sur la chaussée, les cafés qui accaparent les trottoirs, les étals anarchiques qui prolifèrent partout. S'ajoutent à cela le non-respect des signalisations routières et le manque de civisme des uns et des autres et vous avez un aperçu de l'aspect désordonné de Tunis et des grandes et moyennes villes du pays.

Si cet état de fait semble presque être une fatalité, parce que les chaussées sont exiguës, non entretenues et ne supportent plus le nombre grandissant de voitures. L'on ne peut occulter la défaillance originelle des pouvoirs publics. L'aménagement routier qui doit être conçu, s'adapter et évoluer avec les attentes des usagers, conducteurs comme piétons, fait cruellement défaut depuis des décennies déjà.

Les politiques publiques dont le rôle est d'élaborer et encadrer les évolutions des territoires semblent quasi nulles. Les exemples sont légion. Dans une zone dite résidentielle comme Ennasr, il n'y a presque pas de trottoirs, et quand il y en a, ils sont impraticables. Les immeubles sont hauts et perchés, donnant l'impression de vouloir s'effondrer à tout moment. Quant aux espaces verts, il n'y en a pas. Du béton, rien que du béton, toujours du béton.

Une zone comme le Centre Urbain Nord, voulue une city d'affaires moderne et médicale où les cliniques rutilantes aux tarifs prohibitifs s'érigent arrogantes, semble s'agrandir et pousser au petit bonheur la chance.

%

Dans cette zone, les parkings souterrains sont réservés aux employés et aux médecins. Et, évidemment, il est interdit de stationner presque partout. Les trottoirs sont tous badigeonnés de blanc et rouge avertissant de la présence du méchant «chenguel» dans les parages.

Dans un quartier aussi stratégique et fréquenté que le Centre Urbain Nord, il n'y a que quelques minuscules terrains vagues et accidentés qui sont pris d'assaut par les véhicules aux premières heures du jour. Mais point de parkings municipaux ni privés où se garer tranquillement. En revanche, et c'est là que ça devient intéressant, l'administration territoriale a aménagé une immense fourrière pour accueillir les voitures épinglées par l'alerte et redoutable remorqueur.

Alors, pousser quelqu'un à la faute pour ensuite le dévaloriser ou le sanctionner est un comportement indigne à l'échelle humaine. Quand il s'agit de l'autorité publique qui adopte une telle attitude, nous ne savons pas quoi en penser.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.