En RDC, onze éléments de l'armées et de la police, ainsi que six civils sont jugés pour des ventes présumées d'armes à des groupes rebelles dans l'est.
Onze éléments des forces armées et de la police congolaise, ainsi que six civils comparaissent depuis mercredi (26.07) devant la cour militaire de l'Ituri en République démocratique du Congo.
Ils sont accusés de participation à un mouvement insurrectionnel, de trafic illégal d'armes et de munitions de guerre.
Ils auraient ainsi vendu des armes aux rebelles ADF, mais aussi aux miliciens de Chini ya Tuna dans le territoire d'Irumu ou à la milice Zaïre dans le territoire de Djugu.
Ces actes ne sont pas rares. Il y a quatre ans, les autorités avaient décidé de lancer des actions pour endiguer ce fléau. D'où ce procès.
"Connivence avec l'ennemi"
Il faut venir à bout de ces actes au sein de l'armée insiste, en marge du procès, le porte-parole de l'armée en Ituri, le lieutenant Jules Ngongo
Selon lui, "avoir l'audace de commencer à trafiquer les armes aux groupes armés était inconcevable. C'est dans ce contexte que nous menons maintenant une lutte acharnée contre ce genre de militaires indisciplinés qui sont en connivence avec l'ennemi."
Dans une région en proie à l'insécurité, le procès soulage beaucoup de la population, d'autant qu'il est rare de voir des militaires répondre de leurs actes devant la justice.
L'armée promet d'être intraitable
"Nous sommes très contents d'apprendre que ce genre d'audiences reprennent", se félicite Dieudonné Lossa Dekhana, le coordonnateur de la société civile Forces vives de l'Ituri. "Nous aimerions vraiment un travail sérieux à ce niveau parce que c'est entre-autre ces militaires qui rendent la vie difficile à la population de l'Ituri. Nous demandons que la justice puisse sanctionner tous leurs complices de manière exemplaire. Tous ces officiers militaires doivent être dégradés et radiés de l'armée. Cela servira de leçon même pour les autres qui continuent encore à la faire pendant qu'ils ne sont pas encore arrêtés."
Au sein de l'armée on assure que les actions contre ces soldats qui collaborent avec l'ennemi continuent.
Le porte-parole, le lieutenant Jules Ngongo, précise que "le militaire doit rester discipliné. Nous continuerons à arrêter ceux qui vont continuer encore à poser des actes d'antivaleurs au sein des forces armées. Que vous soyez colonel, général, où de n'importe quel grade, la discipline reste notre leitmotiv."
Preuve de l'ampleur du phénomène, à son arrivée au pouvoir, l'actuel chef de l'état Félix Tshisekedi avait dénoncé "des mafias" au sein de l'armée.