Le Sénégal a été particulièrement endeuillé ces deux dernières semaines par des naufrages d'embarcations au large de ses côtes. À leurs bords, des migrants qui tentaient de rejoindre l'Europe par le route migratoire vers les Canaries. Le 27 juillet, le gouvernement a fait part de sa volonté de « réduire drastiquement ce phénomène » à l'horizon 2033. Dakar a présenté une « stratégie de lutte » contre la migration irrégulière, une première dans le pays selon les autorités.
Le Premier ministre sénégalais, Amadou Ba, a qualifié les départs clandestins de « phénomène dramatique ». Le Sénégal a été endeuillé par une nouvelle tragédie, lundi 24 juillet : au moins 16 passagers d'une pirogue ont perdu la vie après le naufrage de celle-ci au large de la capitale.
Dans ce contexte, Dakar affiche sa nouvelle « stratégie de lutte » contre l'émigration clandestine, déclinée en plusieurs leviers :
- en amont d'abord, il faut prévenir ces départs en offrant aux jeunes les plus exposés à ce phénomène un cadre d'emploi et d'opportunités favorables, explique le gouvernement. Objectif avancé par le Premier ministre : « Les dissuader de risquer leur vie. »
- plus de contrôles et de surveillance sur le littoral, par un renfort matériel des Forces de défense et de sécurité.
Le gouvernement promet aussi des mesures répressives contre les convoyeurs et de s'attaquer « fermement à l'exploitation des migrants par des réseaux criminels ». Depuis le début de l'année, 530 candidats à l'émigration clandestine ont été interpellés, et neuf pirogues ont été saisies, selon les chiffres des autorités.