Le PNB accuse le coup de la hausse des taux monétaires et obligataires sur la valeur de marché du portefeuille-titres des banques
Le produit net bancaire s'est atténué au titre de l'exercice 2022, a indiqué Bank Al-Maghrib dans son 19ème rapport annuel sur la supervision bancaire.
Après une hausse de 6,5% à 52,7 milliards de dirhams (MMDH) une année auparavant, il a enregistré un recul de 4,8% au terme de l'année écoulée pour s'établir à 50,2 MMDH, selon la Banque centrale. Pour rappel, il s'était établi à 49,5 MMDH en 2020.
Ce recul s'explique par la hausse des taux monétaires et obligataires sur la valeur de marché du portefeuille-titres des banques, ressort-il du rapport présenté en début de semaine par la directrice de la supervision bancaire à Bank Al-Maghrib, Hiba Zahoui.
Le PNB s'est établi à 50,2 MMDH l'année dernière contre 52,7 un an auparavant
D'après les chiffres publiés par l'institution, avec une part de 75% du PNB, la marge d'intérêt a ralenti de 2% à 36,2 milliards de dirhams au titre de l'année écoulée, après 6% en 2021.
Par composante, les données recueillies montrent que le produit net d'intérêt sur les opérations avec la clientèle a accusé un ralentissement à 1% l'année dernière pour s'établir à 35,3 milliards de dirhams.
Pour l'organisme public, ce ralentissement traduit « une stagnation des intérêts perçus qui se sont établis à 41,4 milliards et une baisse des intérêts servis sur les dépôts de 5,3% à 6,1 milliards de dirhams, en lien avec la hausse des dépôts non rémunérés ».
Parallèlement, le produit net d'intérêt sur les opérations avec les établissements de crédit et assimilés a reculé de 4,3% à 1 milliard de dirhams, a en outre souligné la Banque dans son rapport.
Selon les explications fournies dans ce document, qui dresse le bilan des activités de Bank Al-Maghrib dans le domaine de la supervision bancaire au titre de l'année 2022, ce recul est justifié par « une hausse des intérêts servis sur les emprunts de 43,2% à 3,9 milliards ayant surpassé celle des intérêts perçus sur les prêts de 30,5% à 4,8 milliards de dirhams ».
A noter que le produit net d'intérêt sur titres de créance, tout en restant négatif, s'est atténué d'un solde de 392 millions à 4 millions de dirhams, a rapporté l'institution.
D'après elle, cette évolution est attribuée à la « baisse des intérêts servis sur les titres de créance émis de 3,4% à 3,5 milliards de dirhams, conjuguée à la progression de 8,1% des intérêts perçus sur les titres détenus, à 3,5 milliards de dirhams ».
En ce qui concerne la marge sur commissions, il ressort des données analysées qu'elle a connu une augmentation de 6,3% à 8,4 milliards après une hausse de 7,6% observée au cours de l'année précédente.
Soulignant à ce titre que les commissions perçues sur prestations de services ont totalisé 9,3 milliards, représentant une progression de 8,1%, comme le relève la Banque.
D'après l'organisme, cette évolution a été « soutenue d'une part par les activités monétiques à la faveur de l'accélération des transactions par canaux numériques et d'autre part par les activités de change en lien avec la hausse des couvertures de change destinées à la clientèle ».
S'agissant des commissions sur les prestations des services de crédit, le rapport indique qu'elles se sont repliées de 12,3%, en lien avec le recul de la production de crédit après la fin des mesures préférentielles mises en place dans le contexte pandémique.
Sous l'effet de l'augmentation du volume des importations, les commissions sur opérations de change se sont accrues quant à elles de 141%, a-t-on poursuivi.
Ajoutons enfin que le résultat des activités de marché a accusé un recul de 51,6% au terme de l'année 2022 à près de 4 milliards de dirhams.
Selon Bank Al-Maghrib, cette contraction est due au « repli du résultat des opérations sur titres de transaction et du résultat sur titre de placement qui font ressortir un solde déficitaire de -1,1 milliard et -660 millions de dirhams respectivement en lien avec la correction de la valeur de marché de ces portefeuilles ».
L'institution constate toutefois que ce recul a été atténué par la hausse du résultat des opérations de change de 40,9% en lien avec la hausse des volumes de ces opérations et celle du résultat des opérations sur produits dérivés de 553,6%.