Rendre l'inaction climatique illégale : c'est la nouvelle arme des défenseurs de l'environnement. En cinq ans, les litiges liés au climat ont plus que doublé, selon une étude publiée jeudi 27 juillet par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). Pour contraindre gouvernements et entreprises à agir contre le réchauffement climatique, citoyens, enfants, communautés indigènes se tournent de plus en plus vers les tribunaux. Une tendance qui se développe également en Afrique.
Même si la plupart des procès liés au climat se déroulent aux États-Unis, le continent africain commence lui aussi à privilégier la voie judiciaire pour forcer l'action climatique. Parmi les quelque 2 000 procédures recensées, un peu plus de 2% ont été enregistrées en Afrique.
Pour l'heure, ces litiges climatiques ont été déposés dans trois pays : l'Ouganda, le Nigeria et le Kenya. Au niveau régional, la Cour de justice de l'Afrique de l'Est examine actuellement une plainte déposée par des organisations de la société civile qui accusent les gouvernements de la Tanzanie et de l'Ouganda de négligence à cause de leur projet de construction d'un énorme oléoduc, notamment dans des zones protégées. Un projet que l'ONG Human Rights Watch qualifie de « désastreux » pour les populations des deux pays.
Des populations qui aujourd'hui se mobilisent et résistent comme jamais auparavant. C'est l'un des points saillants du rapport onusien, qui met néanmoins en garde contre un « retour de bâton », craignant que les gouvernements peu enclins à agir contre le réchauffement climatique s'en prennent aux défenseurs de l'environnement.
02:41 Plaintes pour inaction climatique : l'expertise de Renée Gift (PNUE)