"Peut-on changer nos constitutions"? Tel est le titre du nouvel épisode des chroniques de Alain Foka publié il y a quelques jours.
Pour ce panafricaniste, cette question doit trouver tout son sens dans l'esprit de chaque Africain des pays subsahariens.
Alain Foka propose dans cet épisode par l'exposé des faits qui se déroulent dans la plupart des pays subsahariens à le veille des élections, une nouvelle manière de diriger.
Selon lui, nos constitutions ne sont que le calque des constitutions des colons que l'Africain s'est contenté de copier sans en comprendre ni le sens ni l'utilité. En prenant l'exemple de la démocratie électorale, Alain Foka démontre que l'Africain n'a pas pris le temps d'adapter ce système à son vécu, à sa culture ce qui lui aurait permis d'en retirer tous les bénéfices possibles: "La démocratie électorale est le moins mauvais des systèmes de gouvernance, mais est-ce que pour essayer d'y adhérer, de l'adopter cela doit justifier toutes ces tragédies? Certains me répondront que les révolutions françaises ont fait des centaines des milliers de morts dans des conditions particulièrement violentes avec une guillotine particulièrement active c'est vrai! Mais est-ce le modèle à suivre? Doit-on forcément passer par là? Est-ce que cela doit nous empêcher de réfléchir de façon sereine quant à son adoption à notre environnement? à notre histoire, à notre trajectoire culturelle? (...) mais chez nous plus qu'ailleurs au regard de la situation de crise et la fréquence des débordements, il y a urgence à être pragmatique et réaliste, à être honnête avec nous-mêmes : ce modèle de démocratie électorale que nous avons accepté ou plutôt qui nous a été imposé au début de la décennie 90 ne marche pas".
Ce qu'il qualifie d'obstination du people africain est le fait que les dirigeants tordent les textes à leur monieré, que les jeunes diplômés passent leur temps à discuter des concepts de lois à la télévision ou à la radio selon leur obédience politique sans que jamais personne ou presque ne se questionne sur la quintessence de ces lois avant d'ajouter :"La pire des colonisations est d'avoir celle de l'esprit, celle qui consiste à ériger les modèles imposés à nous en dogme, presque en religion; le colonisé ressemble un peu à cet esclave du 19e siècle qui, libéré, va jusqu'au pas de la porte et puis revient à la maison parce qu'il ne sait plus où aller depuis le temps qu'il a passé en subordination, comme il a appris à penser à travers son maître au lieu de se battre pour défendre un concept important qui est certes bon sous d'autres cieux et a montré son efficacité mais qui peine à donner des résultats positifs chez nous , peut-être que le diplômé africain doit avoir le courage d'interroger le système, de l'adapter pour le mettre à la sauce africaine, c'est en cela qu'il deviendra un intellectuel".
Les vraies chaînes selon Alain Foka sont celles de l'esprit: "Assurément les vraies chaînes qui nous maintiennent parfois plus qu'avant dans notre condition, ce sont les concepts que nous avons repris dans nos écoles, les diplômes qui sont devenus synonyme de grandeur social, d'intelligence, de certitude qui nous empêchent d'avoir un regard critique sur ce que nous avons appris dans ces temples du savoir qui, en réalité ont été créés par le colonisateur pour fabriquer des commis d'administration prompts à exécuter des ordres: pas question de critiquer ce que le maître d'hier nous a laissé, on est colonisé à apprendre ".
De plus, il déplore l'admiration excessive qu'a l'homme africain envers certains "héros" ou encore certains pays occidentaux qui pourtant ont massacre leurs frères et qui continuent jusqu'à ce jour à oeuvrer pour les tenir sous la coupe.
Il a en outre, rappelé à la jeunesse africaine que c'est le meilleur moment pour agir avec le nouveau contexte géopolitique.