Madagascar: ÉPIDÉMIE - Forte suspicion de décès liés à la poliomyélite

La vaccination contre la poliomyélite est une urgence. Le virus se propage à Madagascar. Ses effets sont néfastes.

Dévastatrices. Des scientifiques déclarent l'urgence de la vaccination contre la poliomyélite. Des fortes suspicions de décès liés à cette maladie ont été signalées, depuis la recrudescence de la maladie. Le Dr Jean Rubis Andriantsoa, membre de l'académie nationale de médecine a annoncé, lors d'une communication habituelle à l'Akademia Malagasy à Tsimbazaza, jeudi, le décès de huit adultes. « Je ne fais que rapporter ce que mes collègues m'ont dit », nous a-t-il indiqué. Vingt-et-un adultes dans les régions de Vakinankaratra, d'Alaotra Mangoro, d'Analamanga, d'Atsimo-Andrefana auraient présenté les symptômes de cette maladie. Sept d'entre eux seraient décédés, dont une personne âgée de 75 ans. « Malheureu-sement, nous n'avons pas pu confirmer s'il s'agissait réellement de cas de poliomyélite, vu que l'analyse n'a pu être effectuée. Elle se fait par prélèvement fécal. Ce qui n'est plus possible, en cas de décès. Cela reste, donc, de fortes suspicions de cas de poliomyélite», explique le professeur Noëline Ravelomanana, présidente du Comité National de Certification Polio, en 2018. Une source auprès du ministère de la Santé publique n'a ni infirmé ni confirmé ces cas de décès. « Ce n'est pas officiel », indique-t-elle. Cette maladie laisse des séquelles dévastatrices.

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« La poliomyélite tue. Lorsqu'elle attaque les poumons, elle resserre les muscles du diaphragme. C'est ce qui peut provoquer la mort », explique le professeur Noëline Ravelomanana. Si la poliomyélite ne tue pas les personnes qui l'ont contractée, elle les rend paralysées ou, au mieux, handicapées. Et c'est irréversible. « Un étudiant de l'université d'Antananarivo, âgé de 24 ans, est atteint de la poliomyélite. Il est paralysé. L'autre personne, âgée de 32 ans, se trouve, aussi à Antananarivo », enchaine le professeur Noëline Ravelomanana. La vigilance doit être au maximum. Ce virus a été détecté au niveau de plusieurs canaux à Antananarivo et dans les autres régions, selon les résultats d'analyses de prélèvements d'échantillons. Avec une faible immunité, on risque de développer les symptômes, voire la complication de la maladie. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré deux cent quatre-vingt-sept cas, depuis l'an 2020, dont près de soixante-dix cas, cette année. D'autres sources médicales notent, par ailleurs, que des personnes qui souffrent de la complication de cette maladie sont hospitalisées.

Refus du vaccin anti-poliomyélite

Toutes les cibles à vacciner risquent de ne pas être atteintes, craignent des agents de santé. Ils font face à de nombreux refus et, parfois, aux hostilités de leurs cibles. « Les hommes, généralement, refusent le vaccin », notent-ils. Certains disent être contre. D'autres sont sceptiques et ne croient ni aux vaccins, ni à la poliomyélite. Il y a, en outre, ceux qui pensent être déjà immunisés. « Je n'ai plus besoin de ces doses supplémentaires. J'ai déjà été vacciné contre la poliomyélite, à l'enfance », note un quadragénaire. Les vaccinateurs remarquent, en outre, que les personnes de faible niveau de vie sont plus accessibles, que les « riches » et celles qui ont un niveau de vie moyen. C'est le faible taux de couverture vaccinal qui a, pourtant, provoqué la recrudescence de cette maladie, qui était, pourtant déjà éliminée à Madagascar, en 2018. Le ministère de la Santé publique et ses partenaires envisagent de vacciner toute la population, enfants et adultes, des régions d'Alaotra Mangoro, d'Analamanga, d'Atsimo Andrefana et de Vakinankaratra, et les enfants de moins de 15 ans des autres régions, cette semaine.

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