Ile Maurice: Premier test réussi

Quelques jours après l'officialisation de l'alliance élargie PTr-MMM-PMSD pour «libérer le pays», elle a réussi le démarrage de sa campagne sur le terrain, hier soir, à Mare-d'Albert. Les trois leaders, qui s'affichent pour la première fois sur la même estrade, n'ont pas manqué leur entrée sur scène ; ils sont arrivés, au même moment (vers 18 h 30), dans une salle de mariage (le Kohinoor Hall) pleine à craquer, prise d'assaut par des partisans assoiffés de changement ou d'alternance politique.

Certes, contrairement à certains orateurs, il est bien trop tôt ou prétentieux de parler de «60-0» en vue contre le régime Jugnauth. Mais il est manifeste que la mobilisation des troupes au sein des circonscriptions nos 11, 12 et 13, au coeur de la «Hindi Belt», par les politiciens et agents des trois partis a produit les effets escomptés, voire a dépassé les espérances, selon ceux que nous avons interrogés. Le changement de dynamique a été palpable. Les observateurs avertis de la chose politique ont capté les signes qui ne trompent pas.

Forte du succès d'affluence, et du soutien de ses partisans survoltés, l'alliance de l'opposition tentera désormais d'aller à la rencontre des plus de 60 % de l'électorat qui n'ont pas voté, en 2019, pour le MSM et ses partis.

Le plus difficile pour le trio Ramgoolam-Bérenger-Duval sera de travailler ensemble afin d'accentuer la pression sur le gouvernement, qui ne pourra que subir l'influence grandissante d'une alternance politique qui a pris forme et qui repose sur des bases électorales enracinées depuis des décennies, bases désormais réactivées.

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Né au pouvoir, le MSM est le plus jeune parti face aux trois de l'opposition parlementaire, et l'usure du pouvoir ne joue pas en sa faveur, après deux mandats et une série ininterrompue de scandales. C'est connu : les partis traditionnels se réveillent durant les périodes d'instabilité institutionnelle. S'ils arrivent à mettre leur terrible égo de côté, et à s'aligner sur les objectifs et priorités politiques nécessaires pour remettre le pays sur les rails de la démocratisation et l'économie sur une pente moins mauvaise, alors, Pravind Jugnauth et ses suiveurs doivent d'ores et déjà commencer à sérieusement réfléchir à leur «exit strategy»... Le compte à rebours a commencé hier à Mare-d'Albert.

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