Gabon: Déclaration de Laure Olga Gondjout à l'occasion de la célébration de la Journée panafricaine de la Femme du 31 juillet 2023

29 Juillet 2023

Le 31 juillet de chaque année est consacré à la "Journée de la femme africaine". L'ancienne proche collaboratrice de feu Omar Bongo Ondimba, Médiateur de la République gabonaise, Laure Olga Gondjout, dans une déclaration, salue les efforts des gouvernements africains qui font face aux diverses menaces du moment.

Je voudrais tout d'abord saluer les efforts des gouvernements africains pour faire face aux menaces d'aujourd'hui qui ont pour nom terrorisme, criminalité trans-frontalière, piraterie maritime, etc....

Mais en tant que mère et africaine, je veux élever ma voix et pointer mon doigt sur "le fléau de l'immigration clandestine de nos jeunes vers l'Europe et ailleurs". Pourtant les médias internationaux ont souvent braqué leurs projecteurs sur « cette défaillance sociétale au sein de nos pays et sur le traitement infra-humain infligé par des Africains à d'autres Africains ». Mais cette tragédie se poursuit.

L'heure doit donc être à la mobilisation générale des États, des communautés de base et des familles pour mener une action concertée afin d'éradiquer ce fléau.

La Femme africaine que je suis, implore avec déférence et humilité, les Gouvernants de considérer la lutte contre le fléau de l'immigration clandestine vers l'Europe comme une priorité absolue. Elle est une forme de la criminalité transfrontalière et ses effets sont dévastateurs sur le capital humain. Elle est aussi une manifestation des dysfonctionnements dans la gouvernance de nos États. Il faut mener une action concertée pour éradiquer ce fléau.

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Je veux que l'Union africaine fasse plus. La Charte africaine de la Jeunesse et le Plan d'Action de la Décennie de la jeunesse devraient être complétée par une action spécifique. Celle-ci viserait à déstabiliser puis éradiquer les réseaux de passeurs afin que le désert du Sahara, l'Océan Atlantique et la Mer Méditerranée ne soient plus le cimetière des jeunes africains et africaines.

J'interpelle à cet égard, les Institutions africaines chargées du financement du développement ; ce fléau les concerne au premier chef. J'invite la Société civile africaine dont l'africanisme a été maintes fois démontré à agir contre ce fléau déshumanisant afin de dissuader et ramener « à la maison nos jeunes égarés et égarées ».

Nos médias, malgré une capacité d'influence à renforcer nécessairement, doivent donner encore plus de résonance au combat contre ce fléau.

Femmes africaines, profitons de la célébration de la journée panafricaine le 31 juillet de chaque année, pour nous mobiliser davantage. Nous devons « attacher le pagne » afin de constituer le premier cordon de sécurité autour de nos jeunes soeurs, fils et enfants. Nos enfants ! Empêchons leur départ vers la mésaventure. Nous Femmes africaines faisons comprendre, inculquons à nos soeurs et enfants que la dignité et le travail existent bel et bien ici en Afrique.

Plus de synergie entre tous les acteurs que sont l'UA, les États et leurs démembrements, les Communautés de base, la Société civile, les Médias, les Chefs traditionnels, les Religieux et les Parents (même s'ils ne sont pas parfois associés à ces projets de vie déshumanisants) contribuera d'une part à dissuader les volontaires à ce départ à haut risque et d'autre part à aider au retour de nos jeunes. L'Afrique a besoin de la force humaine de ses enfants qui sont persuadés que leur avenir est en Europe ou ailleurs.

Plus de mobilisation signifie plus d'efforts pour la mise en place ou l'amélioration des conditions de l'absorption des jeunes par le marché du travail au sein de nos États. Frappés de cécité parce que victimes du miroir aux alouettes, nos volontaires au départ ne doivent pas se bercer d'illusions sur « le statut de leur nouveau bonheur ». Le succès d'une « traversée » pour le moins périlleuse ne garantit pas le bonheur et la dignité.

J'en appelle donc à plus de conscience chez nos jeunes. Notre continent est une terre d'opportunités à preuve les jeunes qui se battent localement parfois péniblement pour contribuer au développement de leur pays. Mais à preuve aussi l'implantation d'une nouvelle migration non africaine en Afrique, qui jouit curieusement d'un traitement de faveur.

En toute responsabilité, les parents et les communautés de base d'abord doivent agir maintenant en arrêtant le mouvement de ces caravanes avilissantes et dégradantes pour leurs passagers. Détruisons dans l'esprit de nos enfants, ces caravanes de la traversée désertique si dangereuse ainsi que ces barques corbillards.

Aidons notre jeunesse à aimer leur pays en leur démontrant que nous-mêmes nous aimons l'Afrique. L'avenir est ici en Afrique pour nos jeunes. Nous avons le devoir d'offrir des cadres appropriés de formation avec accès facilité à tous et aider notre jeunesse en toute priorité en lui accordant la préférence pour le développement de notre continent. Il y va de notre souveraineté.

Agissons pour que notre jeunesse soit digne, soit fière de son Afrique dans le respect des valeurs humaines, culturelles et morales de notre mère Afrique !

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