Congo-Kinshasa: Entreprises publiques - L'Asadho exige la transparence au sein de la société SPSA-Cobil Sa

L'ONG rappelle que les subventions allouées à l'entreprise de stockage proviennent de l'argent du contribuable congolais, exhorte le gouvernement à protéger ses droits, en envoyant un contrôleur de l'Inspection générale des finances pour vérifier les comptes de cette société.

Dans un point de presse tenu le 29 juillet dans la salle Kundelungu du bâtiment Pierre-Panda-Farnana abritant le ministère de l'Intérieur, dans la commune de Kasa-Vubu, l'Association africaine de défense des droits de l'homme (Asadho) s'est dit très préoccupée par l'opacité constatée dans la gestion des comptes financiers de la société de stockage SPSA-Cobil Sa, dans laquelle l'Etat congolais détient quarante pour cent du capital et la société privée Translog soixante pour cent.

Le contrôle de l'IGF exigée sur les finances de SPSA-Cobil Sa

Citant des informations recoupées parvenues à l'Asadho, Me Jean-Claude Katende a noté qu'alors que l'actionnaire minoritaire crie à la violation des textes de gouvernance de l'entreprise, à la dilapidation des fonds et au non-respect des droits de l'Etat congolais, l'actionnaire majoritaire, Translog, s'oppose à tout contrôle des comptes financiers par l'Inspection générale des finances (IGF) ou par le ministère du Portefeuille. Ces sources auraient également indiqué à cette association que SPSA-Cobil s'oppose également au contrôle de ses comptes par l'Etat congolais, arguant qu'elle n'est pas une entreprise du Portefeuille.

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Révoltée, l'ONG rappelle que l'argent donné à Translog à titre des subventions provient du contribuable congolais. « C'est pourquoi nous voulons que cette situation soit mise sur la place publique », s'est justifié le président de l'Asadho, Me Jean-Claude Katende. Ce juriste souligne, en effet, que SPSA-Cobil reçoit de l'Etat congolais une subvention mensuelle de 750 000 à 1 250 000 dollars américains. « Sur la base de cette subvention, l'IGF est fondée de contrôler la gestion des comptes financiers de cette entreprise. Le refus des actuels gestionnaires de SPSA-Cobil d'ouvrir les comptes à l'IGF peut être considéré comme une tentative de cacher la mauvaise gestion financière de l'entreprise », a dit l'Asadho. Cette association insiste sur le fait que si cette société faisait bien les choses, elle se serait ouverte à la demande de tous les actionnaires.

Implication démasquée de certains complices forts

L'Asadho rappelle que dans cette affaire, l'actuel directeur général de Cobil, Georges-Kettel Yamba, qui a voulu mettre son nez dans les comptes financiers de SPSA-Cobil a été diabolisé jusqu'à être limogé sans motif sérieux de son poste de directeur général adjoint. « Il a été présenté sous un mauvais jour en public comme en privé dans le seul but de l'empêcher de poursuivre son combat de protéger cette entreprise contre des actes de prédation de tout ordre », a fait savoir l'Asadho. Cette ONG a aussi indiqué qu'en réaction à un mémorandum adressé au ministre du Portefeuille sur cette situation, ce membre du gouvernement congolais avait enjoint l'IGF pour aller voir un peu plus clair dans cette entreprise. A l'en croire, les dirigeants de cette entreprise, forts de l'entérinement de leur mégestion par leurs parapluies et complices, se sont refusés de recevoir la mission de l'IGF.

Notant la présence de certains complices forts dans ce dossier, l'Asadho pousse donc la RDC à exiger le respect des statuts dans cette entreprise. Et de rappeler que d'autres entreprises installée en RDC et où l'Etat congolais est actionnaire ou qui bénéficient des subventions de l'Etat comme la Sicomines ont fait l'objet de contrôle de l'IGF sans que cela n'émeuve. Cette ONG, qui dit attendre du gouvernement congolais, plus particulièrement du Premier ministre, de prendre toutes les mesures nécessaires pour que SPSA-Cobil, qui bénéficie des fonds publics, fasse l'objet d'un contrôle financier de la part de l'IGF, appelle la ministre chargée du Portefeuille d'apporter tout appui politique au directeur général de Cobil, dont les statuts confèrent la fonction du président du conseil d'administration de SPSA-Cobil, afin de lui permettre de poursuivre son combat contre la prédation des droits de l'Etat congolais au sein de cette entreprise. Jean-Claude Katende, qui relève que SPSA-Cobil fait partie de l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives, promet que l'Asadho va initier une action au sein de cette structure en vue d'amener les dirigeants de cette entreprise à venir s'expliquer.

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