Afrique: Que faut-il conclure ?

Alors que le Sommet Afrique-Russie de Saint-Pétersbourg vient de s'achever au terme de deux longues journées de débats au plus haut niveau, quelles conclusions convient-il d'en tirer ? Ou, plus exactement, quels peuvent être ses effets à court, moyen et long terme pour le continent du grand Sud qui s'impose à l'évidence aujourd'hui comme l'un des objectifs majeurs de la Russie ?

A cette double question nous pouvons, nous simples observateurs de la scène mondiale, apporter les réponses suivantes.

1) Affaiblie par la guerre qu'elle mène sans succès en Ukraine depuis plus d'une année, la Russie va s'efforcer de restaurer son image, et donc son influence en s'imposant comme le partenaire majeur de l'Afrique dans sa longue marche vers le développement durable. De la même façon qu'elle l'avait fait lorsque les pays colonisés du continent ont acquis leur indépendance, elle va tout faire pour s'imposer comme le partenaire le plus sûr de cette partie du globe. Et elle jouera en priorité sur ce terrain la carte de l'économie, du commerce, voire même de la finance si du moins ses dirigeants, au premier rang desquels se trouve plus que jamais le président Vladimir Poutine, parviennent à surmonter les obstacles dressés sur leur route.

2) De la même façon qu'il le fait dans l'immense zone du Sahel-Sahara, le Kremlin va tout faire pour devenir un partenaire stratégique, et donc militaire, incontournable des nations du continent qui se trouvent aujourd'hui menacées par des désordres intérieurs ou par des agressions extérieures. Agissant pour l'instant par l'intermédiaire de groupes armés tels que la milice Wagner d'Evgueni Prigogine, il va très probablement proposer officiellement l'appui de sa force militaire, qui est l'une des plus puissantes de l'ère moderne, et faire en sorte que les Etats africains nouent avec elle des accords de longue durée au centre desquels se trouveront la vente et la livraison d'armements aussi divers que puissants.

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3) Plus évident encore pour la Russie sera le développement culturel et artistique de ses relations avec les pays du grand Sud. Enoncée de façon claire lors du Sommet de Saint- Pétersbourg, cette carte se traduira par un développement accéléré des centres culturels installés au coeur des différentes capitales du continent. Nous en avons d'ores et déjà la démonstration à Brazzaville où la Russie est de plus en plus présente sur ce terrain en misant clairement sur la passion des nouvelles générations pour la musique, la danse, l'art graphique, le théâtre.

Conclusion de ce qui précède : loin, bien loin de se replier sur elle-même, la Russie va tout mettre en oeuvre dans les mois et les années à venir afin d'affirmer le rôle clé qu'elle entend jouer dans le développement du continent. Mieux vaut en tirer les conséquences dès à présent.

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