Le oui à une nouvelle Constitution devrait largement l'emporter et donner au président Touadéra la possibilité de se représenter pour un troisième mandat.
Le contenu de la réforme reste flou pour de nombreux Centrafricains depuis l'annonce du référendum fin mai. Beaucoup ne savent pas, par exemple, que le nouveau texte, en plus d'instaurer le septennat, supprime le contrôle citoyen sur les conventions concernant les ressources minières.
Qu'importe. Pour Fidèle Gouandjika, ministre conseiller spécial du chef de l'État centrafricain, il faut aller voter. Selon lui, "cette Constitution a été décriée, querellée et maintenant qu'il y a la paix, nous avons retrouvé la totalité du territoire centrafricain jadis occupé à 80% par les rebelles et les terroristes étrangers, le moment est venu pour qu'on passe à l'action, qu'on aille au référendum."
Passage en force
Mais ce dimanche (30.07), le référendum se tiendra dans un contexte particulier. Après une campagne éclaire, et alors même que le fichier électoral n'est pas actualisé. Les conditions ne sont donc pas réunies disent les opposants au texte.
Pour l'universitaire Laurent Gomina Pompali, ancien ministre et député, "ma position est que la nouvelle constitution ne vient pas dans les conditions les plus normales, les plus convenables comme ça devrait se faire en toute démocratie."
Un avis partagé par de nombreux opposants au processus référendaire qui dénoncent d'ores et déjà un passage en force et parlent même d'un coup d'Etat.
Insécurité
Ce référendum n'a aucune cohérence, dit même l'opposant Joseph Bendounga. Il dénonce l'attitude du président de l'Autorité Nationale des Elections (ANE), Mathias Barthélémy Morouba, qui disait il y a peu ne pas vouloir organiser de référendum... avant de changer d'avis. "Une même source peut-elle jaillir de l'eau douce et de l'eau amère ?", se demande Mathias Barthélémy Morouba.
Le vote de dimanche aura lieu alors que des régions sont encore en proie aux violences. En 2020, lors de la seconde élection du président Faustin Archange Touadéra, deux électeurs sur trois n'avaient pas pu se rendre aux urnes à cause de l'insécurité.