N'anticipez rien avant de finir de lire cette chronique.
Quand on dit que les politiciens transgressent allègrement les règles de la morale, on ne fait pas cas des nôtres d'aujourd'hui, parce qu'on le sait et admet qu'ils ont tous des attitudes de Bon Père de Famille, ils sont monogames, fidèles à leurs conjoints et fervents croyants de surcroît. L'encadrement idéologique (Vision et actions, culture de résultats) est tel qu'on peut parier que la morale politique et la morale, tout court, se confondent. D'ailleurs, un pressenti à un poste de hautes responsabilités se hâte de trouver épouse sous peine d'entacher son statut d'« olona manana ny hajany ».Ils ont comme devise Les « 3 V :Vady, Voninahitra et Vahoaka. » et malheur à ceux qui outrepassent ce code de bonne conduite.
Ce qui n'est pas le cas, il faut le dire, ailleurs. Des hommes d'Etat, bien comme il faut, défraient souvent la chronique et les anecdotes savoureuses n'y manquent pas. La liberté d'expression y contribue pour beaucoup et les intrigues rocambolesques comme les fugues en scooter ; les alcôves camouflées des palais pour y vivre une vie parallèle etc... Ces « dérives, si dérives il y a, sont étalées en long et en large dans la presse, malheureusement à postériori, c'est-à-dire, après mandat.
En plus, les auteurs se targuent de les avoir vécues et même certains en rajoutent, au grand dam des épouses officielles hélas résignées, d'obliger de les subir. Ces faits semblent être relégués au rang des pouvoirs discrétionnaires et la République s'en accommode, on dirait. Heureusement ou malheureusement, les moyens de communication modernes ont l'air d'enrayer cette dolce Vita, car la moindre incartade révélée peut réduire aujourd'hui à néant tout un plan de carrière politique.
Mais l'on ne peut pas de s'empêcher, malgré tout, de regarder par la lorgnette de l'histoire de ce qui se passe chez nous, sous peine de « tsy mijery arina an-antava » (vois aussi tes lacunes). Ici, les monarques républicains ne relèvent pas de la légende. Tout le monde est au courant de ces descentes sur terrain dans les contrées plus ou moins lointaines où les « offrandes » en chair et en os de jeunes filles sont coutumières et les hautes personnalités en sont friandes. Puis, ne faîtes pas avouer à ces SP (Secrétaire Particulière) qui doivent accueillir ces visiteuses après les heures de bureau, que monsieur le ministre ou monsieur le directeur reçoit, elles sont déjà en robes légères pour affirmer l'invitation pour des séances de travail sans jupette, ni dentelle.
Un ancien ministre d'avouer que les sollicitations sont si pressantes qu'il est difficile de s'en dérober et comme toute chose facile, il est dur de s'en passer après. A croire qu'ils sont plus victimes que coupables.
Mais, mesdames ne jetez pas la pierre à la gent masculine. Le terme « maîtresse » est devenu de gros mot à grand mot. Combien de chez vous, ne se vantent pas d'être ou d'avoir été la maîtresse de tel ou tel grand personnage et même de targuer d'avoir eu une portée avec. Les termes de putain ou catin de la République ont plutôt un sens nobiliaire que vulgaire maintenant. Et oui, libertinage mais à quel étage de la société fait-on allusion ?