Un couvre-feu est toujours en vigueur dans l'État d'Adamawa, dans l'est du Nigeria, après des attaques contre des magasins et des réserves d'aide alimentaire. Les autorités ont d'abord imposé un couvre-feu de 24h, ce dimanche, avant de l'alléger de 18 h à 6 h du matin, ce lundi. Ces violences sont le signe des difficultés de la population, confrontée à une augmentation abrupte des prix, depuis la levée des subventions sur l'essence au Nigeria.
Le gouvernement de l'État d'Adamawa a « conscience que la population a faim et qu'elle souffre », mais « condamne fermement les attaques du week-end » a déclaré ce dimanche la vice-gouverneure de la région.
Des hommes parfois armés de « couteaux et de machettes » ont pris d'assaut des centres de stockage du gouvernement et un hangar contenant de l'aide alimentaire appartenant à l'agence nationale de gestions des situations d'urgence (Nema). Des échoppes privées ont également été mises à sac autour du marché de Jimeta, une ville satellite de Yola, la capitale régionale.
Pour endiguer cette vague de violence, le gouverneur de l'État, Ahmadu Umaru Fintiri, a annoncé un couvre-feu de 24 heures, qui a été allégé ce lundi matin. Les mouvements sont désormais restreints de 18h à 6h du matin dans tout l'État d'Adamawa. 25 suspects ont été interpellés en possession de produits alimentaires volés et les agences de sécurités ont renforcé leurs effectifs sur place.
Cette vague de pillage survient dans un contexte économique extrêmement difficile pour les Nigérians. Ceux-ci sont confrontés à une augmentation vertigineuse du coût de la vie - depuis que le chef de l'État, Bola Ahmed Tinubu, a acté la fin des subventions étatiques sur le carburant, il y a deux mois. Dans ce contexte, un mouvement de grève nationale devrait débuter ce mercredi, à l'appel du Congrès National du Travail (NLC).
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