L'Association Congolaise pour l'Accès à la Justice (ACAJ) met en garde le gouvernement congolais face à une éventuelle attaque politico-économique du Rwanda.
Par le biais d'un communiqué de presse du 27 juillet, cette structure met un accent sur l'octroi récent de la République du Congo de 11.000 hectares aux fermiers rwandais dans le cadre de la coopération bilatérale entre les deux pays.
Selon le président de cette structure, le Rwanda fait face à une sécheresse économique et financière suite à la guerre qu'il mène contre la RDC et cherche donc à encercler et contourner la RDC pour continuer à avoir une mainmise sur le marché congolais pouvant lui permettre de récupérer les ressources indues qu'il a perdues à l'Est.
De plus, rappelle la structure, le Rwanda a utilisé la même stratégie par sa présence militaire en République Centrafricaine.
Ici est l'occasion pour l'Acaj d'exprimer son regret de voir le gouvernement congolais rester « inactif en terme de réflexion prospective aux fins d'anticiper sur une menace politico-économique pourtant prévisible ».
La structure en appelle donc à une prise de conscience nationale : «Le Gouvernement de la RDC qui dépense annuellement près de 2.7 milliards de dollars américains pour favoriser l'importation de produits alimentaires par des étrangers est invité à réorienter ces ressources financières importantes vers la production nationale à travers des mécanismes idoines de soutien à l'entrepreneuriat local(...) Il n'est pas admissible, à titre illustratif, que le Gouvernement de la RD Congo, au lieu de soutenir les maraichers congolais ne bénéficiant d'aucune subsidiation de sa part, persévère à financer, pour des raisons égoïstes de certains gouvernants, les importateurs étrangers qui s'accaparent par la même occasion de tout le budget destiné à rendre effectivement opérationnel le Ministère de l'Agriculture, de la Pêche et de l'Élevage et de ce fait assurer la souveraineté agro-alimentaire de la RD Congo ».
Pour conclure, cette structure a estimé que Gouverner c'est prévoir et la politique congolaise doit s'orienter vers la matérialisation de la phrase «Le Peuple d'abord». Ainsi, les Congolais doivent tirer les leçons de l'invasion de la partie Est du pays et se liguer contre la mise en oeuvre lente et assurée d'une balkanisation politico-économique de la RDC qui « se construit et se consolide dans une indifférence étonnante tant au plan national qu'international».