Afrique du Sud: La polémique autour du chant anti-apartheid «Shoot the Boers» refait surface

En Afrique du Sud, un vieux débat a refait surface, suite aux célébrations des dix ans du parti des Combattants pour la liberté économique, l'EFF. Alors qu'il avait terminé son discours sur scène, devant plusieurs dizaines de milliers de personnes, Julius Malema, le leader de la gauche radicale, a entonné un chant de lutte très controversé : « Shoot the Boers » soit « Tirez sur les Boers », les descendants des colons hollandais.

Ce chant a été popularisé à la fin de l'apartheid, lors d'un rassemblement, en 1993, en mémoire du militant assassiné Chris Hani mais passe très mal aujourd'hui pour une partie de la population.

À chaque fois qu'il entonne ce chant zoulou « Dubul' Ibhunu », Julius Malema provoque la polémique, et il le sait bien. Il ne s'est donc pas privé, samedi, de conclure les célébrations des dix ans de l'EFF en reprenant, comme à son habitude, ces paroles : « Tirer pour tuer », « tuer les Boers, les fermiers ».

Cette fois-ci encore, il a provoqué l'indignation du principal parti d'opposition, l'Alliance démocratique, et de son leader John Steenhuisen qui l'accuse d'encourager les « violences ethniques » et la « guerre civile ».

Le parti droite libérale a annoncé, ce lundi 31 juillet, vouloir déposer plainte devant le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, une nouvelle procédure qui vient s'ajouter à la longue bataille judiciaire menée par l'association afrikaner Afriforum pour qui, ce chant encourage les violences contre les fermiers blancs. Mais selon Julius Malema, il s'agit de paroles symboliques devant être comprises comme une injonction à mettre fin aux injustices de l'apartheid.

L'année dernière, une Cour de Johannesburg avait tranché en faveur du parti de gauche radicale, estimant qu'il ne s'agissait pas d'incitation à la violence et à la haine. Cependant, un procès en appel devrait se tenir, à partir de septembre.

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