Les appréciations divergent fortement en Centrafrique, après le référendum constitutionnel du dimanche 30 juillet qui s'est tenu dans le calme. L'Autorité nationale des élections a jusqu'à lundi prochain pour annoncer les chiffres provisoires et la participation au scrutin voulu par le président Touadéra.
Le camp du oui comme celui des opposants qui avaient appelé au boycott n'ont pas la même lecture du déroulement de cette consultation. Un grand succès pour les premiers qui anticipent maintenant la mise en application de ce texte et un échec pour leurs adversaires qui appellent à la résistance démocratique contre ce qu'ils considèrent comme un accaparement du pouvoir.
À l'issue d'une nuit à compiler les remontées des équipes du oui, le directeur général de la campagne, Evariste Ngamana, a félicité ses compatriotes.
La participation a été massive, selon lui, et l'organisation du scrutin avec le seul soutien logistique de Wagner et du Rwanda, a donné pleine satisfaction : « C'est un processus qui a été entièrement pris en charge par le gouvernement centrafricain, organisé par le gouvernement centrafricain qui s'est tenu dans la quiétude avec une sécurisation maximale des forces de défense et sécurité. C'est l'objet quand même d'une satisfaction. Cette Constitution est l'émanation de la volonté du peuple centrafricain. On ne peut que mettre en musique ce que le peuple veut. »
Pour l'opposition, en revanche, les électeurs ne se sont pas déplacés pour soutenir une procédure illégale.
Le coordonnateur de la plateforme Bloc républicain pour la défense de la Constitution (BRDC), Crépin Mboli-Goumba, y voit un élément fédérateur : « Vous savez, dans la Constitution du 30 mars 2016 que nous défendons, lorsqu'il y a accaparement du pouvoir par la force ou par la ruse, c'est le devoir de tout Centrafricain de s'organiser pour faire échec. La résistance devient là, constitutionnellement, un devoir. Les Centrafricains s'organisent au-delà du BRDC et l'adhésion va se faire, la jonction va se faire à ce que l'on appelle les Forces vives de la nation pour commencer à lutter pour établir la démocratie. »
Le BRDC ne formulera pas de recours puisqu'elle juge l'Autorité nationale des élections et la Cour constitutionnelle illégitimes et aux ordres de l'exécutif.
Quant à la mission des observateurs de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC), elle a présenté son rapport de circonstance lors d'une conférence de presse ce lundi à Bangui. Selon la mission, le peuple centrafricain s'est rendu massivement aux urnes pour voter la loi fondamentale de son pays malgré les appels aux boycotts d'une partie de l'opposition.
00:59 Marie-Madeleine Kalala, membre du comité des sages de la CEEAC