Des experts du groupe de travail de l'Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique (Afsa) se sont penché les 25, 26 et 27 juillet, à Dakar sur les questions relatives à l'accès au foncier et à l'agro écologie.
Jouissant d'un énorme potentiel agricole dont 60% des terres arables mondiales non encore exploitées et 70% de sa population constituée de jeunes, l'Afrique peine à se nourrir et par contrecoup devenir un grenier vivrier pour le monde entier.
En cause, la dépossession (accaparement) des terres, la quasi-absence d'internalisation des effets des pratiques productives (agricoles comme industrielles), la non articulation des différentes politiques et stratégies agricoles nationales entre autres.
Pour esquisser des solutions de développement à une agriculture durable, articulée à l'agro-écologie, des experts de l'Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique (Afsa) ont èchangé sur la question du 25 au 27 juillet, à Dakar.
Et il ressort de ces trois jours de réflexion « une planification stratégique couvrant les trois prochaines années pour le développement de l'agriculture durable articulée à l'agro-écologie », fait savoir Amadou Kanouté, membre de l'Afsa.
Sur la question terre-agro-écologie, le non moins directeur exécutif de l'Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (Cicodev) est d'avis qu'il faut lier les deux.
Selon lui : « Les terres sont en train de perdre leur fertilité et la solution qui nous est proposée, ce sont des pesticides ». Or, il y a une solution alternative qui permet de régénérer les sols. Et c'est ce que font les femmes dans les « Niayes », a-t-il dit. « Elles sont en train de régénérer les sols à partir des pratiques agro-écologiques ».
Au sujet de l'accaparement des terres, il soutient que « l'insécurité foncière ne favorise pas l'agro-écologie et la régénération des terres ». Donc, pour lui : « Le plaidoyer doit porter sur la lutte contre l'accaparement des terres, sur le renforcement des capacités des communautés notamment les couches les plus vulnérables... ».
Mariama Sonko, paysanne et présidente du mouvement panafricaine appelée « Nous sommes la solution » décrit cet accaparement des terres aux femmes. Elle soutient aussi : « Nous ne parlons plus d'accès des femmes à la terre mais de l'appropriation des terres aux femmes ».
Selon elle : « Il n'y a pas plus d'actrices incontournables que la femme dans la pratique agricole ». Par conséquent, celle-ci doit être « outillée » et la permettre d'avoir accès à la terre pour pouvoir produire et avoir la «garantie d'être propriétaire» de cette terre.