Cadre dans le secteur finance en Europe, Serge Jovial Imbeh est une figure montante du monde politique dans le pays. A la tête d'un parti, il a déjà participé aux élections de 2018 et compte ne pas rétrograder cette année dans le cadre des prochaines échéances. Entretien exclusif.
Midi-Madagasikara : Vous faites partie de la diaspora, pourquoi avez-vous décidé de s'engager dans la politique au pays?
Serge Imbeh : L'amour de la Patrie ! Tout simplement. Madagascar m'a tout donné et je lui dois tout. J'ai passé mon enfance, mon adolescence. J'y ai passé toute ma scolarité et mes études universitaires avant de continuer à l'étranger, notamment à l'école doctorale de Toulouse. J'ai acquis des expériences et des connaissances internationales. Je contribue au développement depuis mon pays d'adoption mais la fibre patriotique reste toujours sensible. Quand l'occasion se présentera, je passe toujours mes temps libres à Madagascar. Réfléchir et Analyser la situation depuis 2010. Je suis conscient que je peux apporter beaucoup de choses pour mon pays, notamment des projets sociaux, économiques, éducatifs...Mais je constate que les choses ne bougent pas. Et c'est la raison de mon engagement en politique afin que je puisse participer activement aux prises de décisions. On a donc créé le parti AFIMA (Antoky ny Fivoaran'ny Malagasy) en 2018 et on a des élus partout (Maires et les conseillers municipaux)
M-M : Êtes-vous candidat à la prochaine élection présidentielle?
S-I : Quand on fait la politique, on pense toujours aux élections à chaque seconde de votre vie et d'analyser la situation à l'instant T. Est-ce que toutes les conditions sont réunies ? Surtout au niveau de la fiabilité du processus, notamment les listes électorales, la CENI, la HCC, la loi électorale....Mais on doit réfléchir aussi à toutes les possibilités qui pourront avoir lieu. J'ai travaillé ces quatre derniers mois pour rassembler plus des forces possibles de l'opposition car on ne peut pas y arriver tout seul vu la tactique des tricheries en face. Pour le moment, de plus en plus des candidats ou des potentiels candidats commencent à se parler et à se réunir pour voir la meilleure position possible et pourquoi pas un candidat unique. Si c'est moi, je serai honoré et je ne refuserai pas cette confiance. Mais si c'est un autre candidat bien meilleur placé que moi, je plierai à cette décision.
M-M : D'après vous, dans quelle mesure les prochaines présidentielles vont-elles augurer la stabilité dans le pays?
S-I : Il faut tout d'abord deux stabilités : Politique et sécuritaires. Car on ne peut pas développer le pays sans ses deux aspects de la stabilité.
Pour y arriver il faut vraiment que le prochain président soit élu démocratiquement sans doublons, ni tricheries ni quoi que ce soit, qui peuvent nuire l'image du candidat. Aussi, il faut honorer ses propres promesses dans un temps bien défini. Puis, il ne faut pas oublier de répondre aux besoins de la population en faisant la différence entre urgents et importants.
M-M : Si on vous sollicite maintenant à intégrer le gouvernement, qu'est-ce-que vous allez faire?
S-I : Vous croyez vraiment que je fais de la politique juste pour avoir un poste ? Non. Je ne vois pas les choses de cette manière-là et c'est loin d'être ma conception de la chose publique. Je dois voir l'orientation, la vision que ce soit politique, économique, éducative, sociale, ... afin de décider si je pourrai travailler avec la personne ou pas. Mais l'actuel régime ne remplit pas ces critères. Donc pourquoi je dois intégrer le gouvernement différent de ma conviction ? La réponse est donc NON.
M-M : Pourquoi n'avez-vous pas opté d'intégrer les autres partis qui existent déjà dans le pays, au lieu d'ériger votre propre structure, laquelle, admettons-le, ne fait que grossir les rangs des partis déjà existants.
S-I : Comme évoqué précédemment, pour faire la politique, il faut d'abord une vision et qui va se transformer en projet. Quand j'ai créé le parti AFIMA, je n'ai pas trouvé un parti qui partage cette valeur et qui répondait l'exigence de notre vision.Il faut savoir aussi qu'AFIMA a présenté des candidats aux législatifs et communales qui ne sont pas comparables à la plupart des partis politiques que vous mentionnez. On a des élus au niveau des plusieurs communes et on avait deux députés élus en 2018 au sein de la CENI mais ils ont été retoqués par la HCC en ce moment. Donc une alliance de parti pourra exister car il y a une partie des visions qui pourra se rapprocher. Mais l'intégration totale dans le parti existant n'est pas une option pour nous. Pour moi aussi, l'existence de plusieurs partis témoigne la démocratisation de la vie politique.