Le boycott de la cérémonie était une raison pour dire qu'ils ont une idéologie politique différente ! Mais, ce que ceux-ci ont oublié, c'est qu'il s'agit d'un artiste qui a porté haut les couleurs de la région. Ne pas avoir assisté à la cérémonie sous-entend un mépris envers le défunt. En effet, dans la Région DIANA, difficile de discerner la politique partisane et le respect mutuel. Lors de l'événement qui s'est tenu samedi 29 juillet 2023, des figures importantes de la ville d'Antsiranana et de la Région DIANA n'ont pas répondu présents.
Certes, certaines ont effectué une mission importante sur l'île de Nosy-Be, mais ils devaient, selon les observateurs, désigner un représentant pour attester de leur adhésion. Ce comportement montre qu'Antsiranana assiste encore à une guerre tiède entre ses olobe. En vérité, deux forces agissent sur la ville. D'un côté, le maire Jean-Luc Djaovotsozara. Deux fois élu, cet homme au franc-parler incarne la ville du Pain de sucre.
D'après ses convaincus, « Il a transformé et réanimé la ville en si peu de temps. Diego est redevenue propre grâce à lui ! ». Ce qui paraît vrai, en voyant les voies construites ces derniers temps. « Notre maire a rendu à Antsiranana son statut de grande ville », affirment quelques-uns avec fierté. Djaovotsozara est un agitateur tant insaisissable qu'imprévisible qui fait penser à Francis Sautron durant la deuxième moitié de 1950. L'histoire se répète, peut-être ! Mais le contexte s'avère différent. À l'opposé, se placent les membres du parti orange qui critiquent avec véhémence le camp d'en face.
En tête de liste, madame la vice-présidente de l'Assemblée nationale de la province d'Antsiranana. Surnommée la « Dame de fer », elle a du poids, il faut l'avouer. Ses activités sont également cautionnées ! Elle a son mot à dire, et est écoutée par bon nombre de militants. Députée élue sous les couleurs de l'actuel régime, Jocelyne Maxime est en quelque sorte les yeux et les oreilles du pouvoir central. Sa mission est claire, faire le nécessaire pour que la population d'Antsiranana adhère à la politique du président de la République.
Une lourde tâche qu'elle a endossée jusqu'ici. Très dynamique, elle fait le plein à chaque cérémonie puisqu'elle a su planter des oranges dans chaque quartier. Prouver sa fidélité à son patron est un devoir, une obligation, voire une allégeance. Donc, ces deux parties animent la vie politique dans la ville du Pain du sucre. Le rythme s'est accéléré depuis le début de l'année, sachant que dans quelques mois se tiendront les élections présidentielles.
Par conséquent, de janvier à juillet, les opposants atterrissaient successivement sur le sol diegolais. Le maire les a accueillis, a serré leurs mains, leur a souhaité la bienvenue ! Le geste a irrité les membres du parti au pouvoir, en l'occurrence les représentants de la région. Cependant, ce n'est pas la première fois que ces deux grands d'Antsiranana ont tenté de se réconcilier.
En octobre 2021, lors de la célébration de la 120ème année de la grande église Saint-Michel à Joffreville, les deux intendants se donnaient une accolade devant le public. La deuxième était le 25 avril 2023 dernier, le jour où ils ont baptisé la rue Raëlison Maxime, le père de la « Dame de fer ».
Mais, il semble que la relation s'est refroidie ces derniers temps. En termes de démocratie, Antsiranana devance les autres grandes villes. L'équilibre de force est palpable, une atmosphère politique pesante dans la mesure où le maire est souvent mis à l'écart de tous les évènements, à savoir l'accueil du jeune basketteur Mathias M'Madi en août 2022. Par contre, d'autres considèrent ce duel comme un feuilleton à ne pas rater...