Sénégal: Arrestation d'Ousmane Sonko - Le F24 dénonce une 'logique répressive' et une 'chasse à l'homme'

Dakar — Le mouvement F24, réagissant à l'arrestation de l'opposant Ousmane Sonko, l'un de ses dirigeants, dénonce une "logique répressive" et une "chasse à l'homme entamée depuis plusieurs mois" contre le leader de Pastef-Les patriotes.

"Le F24 condamne avec la dernière énergie l'arrestation arbitraire [...] de l'un de ses membres, M. Ousmane Sonko, ainsi que toutes les mesures liberticides prises dans ce contexte, telles que la suspension de l'Internet des données mobiles, les restrictions de la circulation et les interdictions des manifestations", déclare ce mouvement constitué de partis politiques, de syndicats de travailleurs et d'organisations de la société civile.

Dans un communiqué parvenu à l'APS, ses dirigeants disent apporter leur soutien au Pastef-Les patriotes.

Ils exigent aussi "la fin des poursuites contre Messieurs Ousmane Sonko et Aliou Sané, ainsi que la libération de tous les prisonniers politiques".

"Le F24 invite le président Macky Sall à mettre un terme à la spirale de la violence répressive", lit-on dans le communiqué.

Ses leaders disent regretter que "le président Macky Sall et son gouvernement restent sourds aux appels à la désescalade, à l'apaisement et à la fin des restrictions des espaces de liberté".

"Conformément à sa charte, le F24 réaffirme sa détermination à s'opposer à tous les artifices juridico-politiques visant à entraver arbitrairement la participation de ses membres à la prochaine élection présidentielle, ainsi que son engagement inébranlable à défendre les acquis démocratiques et les libertés publiques", poursuit le communiqué.

"Désescalade et apaisement, vérité et dialogue sont à privilégier pour préserver la stabilité de notre cher pays. La violence et la manipulation ne feront pas céder les citoyens [...] qui useront de tous les moyens légaux pour une élection présidentielle inclusive et sincère, transparente et apaisée", préviennent les leaders du mouvement.

Arrêté vendredi 28 juillet et placé en garde à vue, Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor (sud), a été inculpé et placé sous mandat de dépôt par un juge d'instruction, lundi 31 juillet.

Il est poursuivi en justice pour appel à l'insurrection, association de malfaiteurs, atteinte à la sûreté de l'État, complot contre l'autorité de l'État, actes et manoeuvres à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles politiques graves.

Selon le parquet du tribunal de grande instance de Dakar, M. Sonko est également soupçonné d'avoir commis des faits d'association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, de vol d'un téléphone portable et de diffusion de fausses nouvelles.

Quelques heures après l'annonce de son inculpation et de son placement sous mandat de dépôt, le ministre de l'Intérieur, Antoine Diome, a annoncé la dissolution de Pastef-Les patriotes, son parti politique.

M. Sonko est candidat à l'élection présidentielle de 2024.

Deux personnes ont trouvé la mort dans des manifestations tenues à Ziguinchor, à la suite de son placement sous mandat de dépôt et de la dissolution de Pastef-Les patriotes, selon le ministre de l'Intérieur et des sources hospitalières.

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