Sénégal: Dissolution de Pastef-les patriotes - Le parti dit attendre de recevoir la notification pour l'attaquer par « les voies légales »

Pastef-Les Patriotes n'entend pas rester les bras devant sa dissolution actée hier, lundi, par le ministère de l'Intérieur. Dans un communiqué transmis à la presse, dans la foulée de la mesure restrictive du ministre Antoine Diome, son bureau politique national a vivement déploré les « manoeuvres » posés par le régime en place.

« Macky Sall veut entraîner tout le Sénégal dans sa chute, puisque le peuple s'est opposé à sa troisième candidature illégale. Dans sa volonté despotique de se maintenir au pouvoir au Sénégal, fût-ce par procuration, Macky Sall vient d'ouvrir les vannes du chaos en emprisonnant, sous des motifs fallacieux, son principal opposant Ousmane Sonko, favori à l'élection présidentielle de février 2024, et en décidant de dissoudre par la même occasion le parti politique dont il est le Président, Pastef-Les Patriotes ». Et le texte de poursuivre : « Jusqu'à l'avènement du régime dictatorial de Macky Sall, le Sénégal était le seul pays stable de l'Afrique de l'Ouest. Cette stabilité est désormais compromise, car le Peuple n'acceptera jamais cette ultime forfaiture contre le Président Ousmane Sonko, le Parti Pastef-Les-Patriotes et la démocratie sénégalaise ».

Concernant le décret portant dissolution du parti Pastef, le bureau politique relativise et reste toujours optimiste quant à la participation d'Ousmane Sonko à la prochaine présidentielle. « Cet énième décret antidémocratique de Macky Sall, est un non-événement. La seule chose qui vaille, c'est la participation du Président Ousmane Sonko, le porteur du Projet Pastef, à la présidentielle de 2024. Sur le plan politique, nous rappelons que Pastef-Les Patriotes n'est jamais parti à une élection sous sa bannière. ● 2017 Ndawi askan wi ● 2019 Sonko Président ● 2022 locales et législatives - Yewwi Askan Wi. Et en 2024, ce sera SONKO PRÉSIDENT ! ». Le parti du maire de Ziguinchor n'en restera pas là. Aussi, son communiqué dira-t-il :

« Sur le plan juridique, Pastef-les Patriotes n'a par ailleurs pas encore reçu une quelconque notification. Et dès que nous la recevrons, nous l'attaquerons par les voies légales, car ce décret est d'une illégalité flagrante. Est-il besoin enfin de rappeler que Pastef-Les-Patriotes est l'un des rares partis politiques légalement constitués au Sénégal et s'acquittant de toutes ses obligations légales ? Nous avons par contre bien vu un mouvement politique participer aux dernières élections locales comme législatives et remporter des sièges, sans récépissé ». Avant d'enfoncer le clou : « Pastef-Les Patriotes n'a jamais commis d'infraction et n'a jamais fait l'objet de poursuites.

Tout au plus, le régime en place instrumentalise-t-il des éléments du pouvoir exécutif et judiciaire pour coller aux membres et sympathisants de Pastef des délits d'opinion, au moment où les...fossoyeurs de la République... vaquent à leurs occupations et continuent de faire sombrer de plus en plus le pays dans la pauvreté et l'injustice sociale ». Et de conclure : « Quid de l'utilisation de milices par les responsables de BBY ayant causé la mort de plusieurs jeunes depuis mars 2021 ? Lorsque nous disions que les grand parents de celui qui peut dissoudre Pastef ne sont pas encore nés, nous ne faisions certes pas référence à un acte administratif abusif et illégal. Il s'agit bien de l'esprit Pastef ».

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