Le Quai d'Orsay a indiqué qu'une évacuation des ressortissants français en danger suite à un coup d'Etat militaire est en cours de préparation à l'ambassade de France au Niger. Ces évacuations interviennent quelques jours après que l'armée a pris le contrôle de l'Etat et renversé le régime du président Mohamed Bazoum.
Déjà tendues, les relations se sont encore détériorées entre cette frange des militaires nigériens et la France lorsqu'ils ont accusé la France d'avoir recouru à la force létale pour disperser le 30 juillet des manifestants devant son ambassade à Niamey. Le président Mohamed Bazoum a été renversé par des militaires la semaine dernière, provoquant l'indignation classique d'une grande partie de la communauté internationale et des sanctions de la part de l'Union africaine et de l'Union européenne notamment. Alors que les dirigeants de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest ont imposé des sanctions au Niger et fixé un ultimatum, les gouvernements de transition au Mali, au Burkina Faso et en Guinée ont exprimé leur soutien à leurs frères d'armes au Niger.
Dans un communiqué conjoint des deux pays, le Mali et le Burkina Faso ont prévenu que "toute intervention militaire au Niger sera considérée comme une déclaration de guerre" à leur encontre. Depuis 1990, Paris a mené des opérations similaires dans 13 pays africains, dont six fois en République démocratique du Congo. « Le devoir de protéger les ressortissants français à l'étranger implique pour l'État l'obligation de mettre tout en oeuvre, de l'action diplomatique à l'action militaire, pour assurer leur sécurité et leur évacuation en cas de nécessité », peut-on lire dans un document du ministère de la Défense daté de 2009. Les opérations d'évacuation des ressortissants, aussi appelées Resevac, sont menées par l'armée. La plupart du temps, celle-ci prend également en charge des ressortissants étrangers. Les autres pays concernés par des évacuations de ressortissants français sont la Guinée-Bissau, le Liberia, la Côte d'Ivoire, le Togo, le Bénin, le Tchad, la Centrafrique, l'Éthiopie, le Rwanda, le Gabon, le Congo. La dernière évacuation a eu lieu en avril 2023 au Soudan.
Le 31 juillet, la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a démenti les accusations selon lesquelles son pays avait l'intention "d'intervenir militairement" au Niger.