À Madagascar, après plus d'un an de pourparlers, le secteur privé et l'État signent un pacte pour l'industrialisation. Un engagement économique de taille pour les deux parties. Ce partenariat qui lie les neuf plus grosses organisations patronales du pays et le ministère de l'Industrialisation, du Commerce et de la Consommation vise à doubler la contribution de l'industrie au PIB du pays de 15% à 30% d'ici 2040.
Ce pacte de programmation industrielle mise sur la transformation des ressources locales et l'amélioration de la compétitivité des entreprises et industries malgaches. « C'est la première fois dans le pays que l'on a une vision programmatique de l'industrie sur la longue durée », fait savoir Thierry Rajaona, président du Groupement des entreprises de Madagascar, signataire du pacte. Une convention économique qui doit permettre la mise en place d'un environnement propice aux investissements.
Cinq secteurs porteurs sont ciblés : l'agro-industrie, le textile, les huiles essentielles, la transformation minière et l'énergie. Pour suivre et contrôler sa mise en oeuvre, l'accord prévoit la création d'un Conseil national de l'industrialisation, structure indépendante représentant chaque signataire.
À l'approche de l'élection présidentielle, la réalisation et la réussite de ce pacte dépendent aussi de « la continuité de l'État », souligne Tiana Rasamimanana, président du Syndicat des industries de Madagascar « pour que ce plan soit appliqué, même s'il y a changement régime », poursuit-il. Une condition essentielle soulevée aussi par le Groupement des entreprises de Madagascar.
Pour mettre en oeuvre ses engagements et favoriser ses investissements, le secteur privé indique attendre notamment la sortie du décret d'application de la loi sur le développement industriel promulguée en 2018 et du texte sur le Fonds national pour le développement industriel qui doit servir à soutenir les grands projets industriels dans le pays.