Le président Félix Tshisekedi tourne la page de ses deux sécurocrates qui ne s'entendaient pas. Il s'agit de François Beya, ancien conseiller spécial du chef de l'État en matière de sécurité, et Jean-Hervé Mbelu, chef de l'Agence nationale des renseignements (ANR). Les ordonnances de nomination de leurs remplaçants à la tête des services d'intelligence autour du président Tshisekedi ont été lues ce mardi à la télévision d'État.
Si le premier a été écarté depuis le mois de février 2022 sans être remplacé, le deuxième quant à lui été mis à l'écart hier en pleine période de crise sécuritaire dans l'Est du pays et tensions politiques à cinq mois des élections générales.
Le limogeage de Jean-Hervé Mbelu Bionsha, qui sort de plusieurs semaines de soins en Israël, ne faisait plus de guère de doutes dans l'entourage du président. Il y était réputé conflictuel. Mais d'autres sources proches estiment que le chef de l'ANR a simplement été remercié à la fin de sa mission : écarter les personnes non-fiables dans l'entourage du président.
Pour le remplacer, Félix Tshisekedi a choisi Daniel Lusadisu. Le sexagénaire est un ancien colonel du corps de santé militaire sous le maréchal Mobutu. Proche du chef de l'État, ce cardiologue, passé notamment par l'École militaire royale de la Belgique, est mieux introduit dans le monde des renseignements, notamment aux États-Unis et en Israël, d'après le chercheur Jean-Jacques Wondo. Il devra, selon cet expert, « humaniser et professionnaliser » l'ANR.
Félix Tshisekedi a enfin signé le départ François Beya, son ancien conseiller spécial en matière de sécurité, écroué en justice depuis plus d'un an pour un supposé « complot ».
Il est remplacé par le professeur publiciste Jean-Louis Esambo, doyen de la faculté de droit à l'université de Kinshasa.